Tragédie de Jean de la Taille, mise en lecture de Nathalie Hamel avec Philippe Ariotti, Alix Benezech, Daniel Desmars, Nathalie Hamel, Renaud Soliveres et Geoffrey Vigier.
La tragédie "La famine ou les Gabéonites" se présente un peu comme la suite de "Saül le furieux" que Nathalie Hamel propose également dans son cycle de lectures, en costumes et en espace à l'Eglise des Billettes, des poètes protestants de la Renaissance.
Après la mort de Saül, le premier roi d'Israel, David conquiert tout le royaume d’Israël par des exterminations sanglantes. Après ces expéditions, survient une longue due notamment à l’absence de pluie.
Loin d’analyser las causes rationnelles de ce désastre et d’envisager des solutions pragmatiques, le peuple comme les politiques, encore imprégnés de rites archaïques, y voit le signe d’un châtiment de Dieu pour un crime impuni. Le grand prêtre a tôt fait de désigner le bouc émissaire, en l'occurrence, la descendance de Saül au motif que leur aïeul a exterminé un peuple de nomades sémites, les Gabéonites.
Jean de la Taille produit une tragédie à rebondissements passionnante qui commence par les lamentations de David (Geoffrey Vigier) qui va se trouver aux prises avec un cruel dilemme face à ce sacrifice humain et le stratagème inventé par l'épouse de Saül et sa belle-fille, deux belles et courageuses figures de femmes incarnées par Nathalie Hamel et Alix Benezech, pour sauver leurs fils.
Point d'état d'âme pour le général Joab, qui n'hésite pas à fustiger la niaise pitié du roi. Interprété par Philippe Ariotti, qui fût un remarquable Saül, et qui trouve ici dans ce personnage, cruel mais psychologue et fin stratège, un rôle à sa démesure, il n'est accessible ni à la pitié ni à l'admiration face aux nobles victimes expiatoires, Renaud Soliveres et Daniel Desmars, qui acceptent la mort avec dignité fatalisme et foi.
il faut absolument remercier tous les comédiens, que l'on retrouve tout au long de ce cycle "Des vanités de ce monde", de se colleter aux textes souvents ardus des auteurs du 16ème siècle pour les faire découvrir et en faire partager la beauté de la langue. |