Fin 2005, après nombre de concerts telluriques aux Etats Unis, Nervous Cabaret déboulait dans les bacs avec un album éponyme qui secouait les oreilles.
Entouré de musiciens aussi atypiques qu'excellents, qu'il a choisi avec une oreille infaillible et qu'il a su fédérer autour d'une ligne musicale syncrétique, le frontman Elyas Khan, danseur, comédien, musicien, chanteur, songwriter et cinéaste, personnage charismatique aux yeux de braise incandescente et à la voix fascinante, cassait toutes les conventions musicales.
S'ensuivirent des concerts allumés et notamment un single "Mel Gibson" qui fit l'unanimité dans le monde rock.
En juin 2007, Elyas Khan a repris son baton de pèlerin pour venir présenter leur second album Drop Drop qui réussit la quadrature du cercle en amorçant une évolution vers une maturité musicale plus assumée, sans renoncer à sa singularité, tout en préservant l'essence même de leur identité musicale, cette "ecstatic music for savage souls" qui ravage les neurones.
Cet album réalisé avec la fine fleur des ingénieurs du son et des producteurs, comme John Holbrook et Brice Goggin pour ne citer qu'eux, et la collaboration de nouveaux musiciens, dont le clarinettiste Jonathan Delachaux, est une belle réussite aux arrangements peaufinés et ne demande maintenant qu'à vivre en concert dont on imagine bien le caractère apocalyptique. Car tous ces morceaux, contrairement à ceux du premier album qui s'étaient burinés en live, n'en sont qu'à leurs prémices.
Côté textes, c'est la vie dans ce qu'elle a de plus romantique ("Les enfants du papillon") ou de plus violent ("Pocket full of god") qui est la source d'inspiration première d'Elyas Khan, américain d'origine pakistanaise, musicien autodidacte, homme ouvert au monde et aux autres.
Intro mid tempo avec un "Break in violence" hypnotique qui ne laisse aucun doute sur la filiation, le mordant est bien là et Nervous Cabaret rugit dès le second morceau qui entraîne l’auditeur du "Père Lachaise", au rythme syncopé et étourdissant ponctué de cuivres fanfaresques, dansune sarabande électrisante pour une pierre tombale.
Les fans de clap clap retrouveront leurs marques sur le tonique et tonitruant "Sleepwalkers", le bruitiste "Dead naked" qui laisse entrevoir des tentations électriques ou l'organique "No politic no sex" à la cacophonie inspirée.
Et si Nervous Cabaret sait tempérer ses ardeurs (“The ark”, “Flamegirl”), ce n’est que pour mieux rebondir parfois même à l’intérieur du même morceau affectionnant les ruptures rythmiques (("Les enfants du papillon", "Flame girl").
Avec humour, Elyas Khan confie en interview qu'il n'y a pas "un" single sur cet album mais "des" singles. Et bien, il n'a pas tort car ce second opus ravira les amateurs éclairés de pépites dont les formes sortent des sentiers battus.
Et puis à chacun de le vérifier aussi en direct live : Nervous Cabaret sera bientôt en tournée européenne avec plusieurs dates en France, dont le 23 octobre 2007 à la Maroquinerie, et en avant première le 16 septembre aux Jardins des Tuileries. |