Avant d’investir la scène du Fort de Saint-Père, le dandy rigolard Eddie Argos et le guitariste Jasper Future se plient au jeu des questions tous azimuts et reviennent sur le deuxième album d’Art Brut It’s a bit complicated.
"It’s a bit complicated" est plus pop que "Bang Bang Rock’n roll". Comme l’expliquez-vous ?
Eddie Argos : Le but de ce disque était de tendre vers quelque chose de plus pop. Le prochain le sera d’autant plus. L’objectif d’Art Brut à terme est de composer la chanson pop parfaite. On pourrait utiliser des arrangements de cordes ce qui donnerait quelque chose d’étonnant à notre musique. En tournée, on n’a pas le temps de composer. Je peux écrire des textes mais pour les musiciens c’est difficile. On va essayer de se trouver deux trois jours par ci par là avant de partir en tournée aux Etats-Unis. On bossera ensuite réellement sur les nouveaux morceaux à partir d’octobre novembre 2007.
As-tu des nouvelles d’Emily Kane ?
Eddie Argos : J’ai revu Emily après la sortie du single (NDLR : "Emily Kane" extrait de l’album Bang bang rock & roll). Elle m’a contacté et on a passé une soirée ensemble dans une disco indée à Londres. Je l’ai revue mais je me suis rendu compte que ce n’était pas vraiment Emily Kane que je recherchais dans cette chanson mais plutôt le fait de tomber amoureux à l’âge de quinze ans.
Qu’en est-il de la franchise Art Brut, permettant au groupe qui le souhaite d’utiliser votre nom ?
Eddie Argos : La franchise Art Burt continue. Il existe des Art Brut 5, 7, 69. Certains groupes font des reprises d’Art Burt, d’autres composent. Ça continue.
Vous n’avez pas peur que certains groupes vous fassent de l’ombre ?
Eddie Argos : Cela ne nous dérangerait pas. Et puis, c’est un peu le cas avec les Klaxons qui sont Art Brut 9, non ? (rires)
Votre batteur continue de jouer debout, ce qui est rare. Vous ne lui avez toujours pas trouvé de tabouret ?
Eddie Argos Il n’a pas envie de s’asseoir, il aime jouer comme ça. La seule fois où il joue assis c’est en répétition.
Les anglophones apprécient davantage Art Brut car les tranches de vie racontées sont croustillantes. C’est quelque chose qui s’inscrit dans la tradition anglaise.
Eddie Argos : Je ne parle que des choses de la vie quotidienne, de mes potes. Je le faits simplement. La plupart des auteurs écrivent sur des expériences personnelles. Je suis assez fan de Billy Bragg mais je ne me sens pas capable d’écrire une chanson politique ou contestataire.
On rapproche souvent Art brut de The Fall. Est-ce une influence pour vous ?
Eddie Argos On n’essaie pas de sonner comme un ersatz de The Fall. N’importe quel groupe dont le chanteur a une certaine scansion ou façon de chanter, est comparé à The Fall.
As-tu relu le NME dernièrement ?
Eddie Argos : Le NME nous avait qualifié de Art wave, de son du Sud de Londres ou London Burning. La majorité de la presse anglaise, se situe au ras des pâquerettes. En voyageant dans les autres pays, on voit réellement ce qu’est le journalisme musical. Je n’ai rien contre le NME mais c’est un peu à consommer sur place, une sorte d’enthousiasme d’adolescents. On n’y accorde pas trop d’attention
Comment appréhendez-vous le passage en studio par rapport à votre terrain de prédilection qu’est la scène ?
Eddie Argos : J’adore écrire et me retrouver dans un studio, tout comme j’aime bien être dans ma chambre devant un café à écrire.
Jasper Future : J’aime bien les deux. J’aime bien être sur scène pour me la raconter. Un groupe sur scène, ça permet de frimer devant les filles.
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