"18 en scènes", aussi nommé "Festival des attitudes indépendantes" propose divers concerts dans le 18 ème arrondissement de Paris. A l’affiche de ce soir dans les arènes de Montmartre, trois noms, trois hommes seuls avec leur guitare.
Un lieu mystérieux ou tout du moins qui m’est inconnu, simplement un nom de rue, pas de numéro. Alors, métro Anvers, l’ascension commence. Pas question de prendre le funiculaire, la montée vers le Sacré-Cœur se fait à la force des gambettes. Je croise sur le chemin quelques spectateurs égarés, gravissant la butte, peinant comme s’ils se trouvaient dans une cordée himalayenne.
Arrivé à mi-chemin, niché sur un palier, une petite entrée apparaît.
Village dans la ville, le petit amphithéâtre, entouré d’arbres, est en pierres véritables.
Le lieu en est presque campagnard. Bordé de hautes grilles, le spectacle peut également se suivre de la rue du dessus où d’ailleurs quelques curieux se pressent.
Peu à peu la lumière du jour baisse et les réverbères de la rue s’actionnent.
Cyrz. Le jeune homme se présente, casquette vissée sur la tête et chemise à carreaux façon conducteur de trucks américains. Malgré son look, il chante pourtant en français. Guitare électrique en bandoulière et indispensable sampler au pied, il superpose ses différentes parties guitares.
S’harnachant le temps de quelques chansons d’un harmonica, il distille tranquillement son folk français et chante des tranches de vie, s’imaginant des personnages. Interpellant le public il sollicite la présence d’un "homme timide". Une fois arrivé sur cène, l’heureux élu se voit demandé de mimer une chanson. Le calvaire de l’homme statique, dénoncé par ses proches voisins, durera le temps d’une chanson.
Peu d’étoiles dans le ciel mais la lune se détache clairement et s’élève au dessus de la tente qui surplombe la scène. L’intermède se fait au son de Dylan. On reste dans l’ambiance ...
H Burns. Encore un lonesome guitarist. Mais cette fois l’électrique laisse la place à l’acoustique. Le frontman, par ailleurs chanteur guitariste de Don’t look back égrène des chansons folk en anglais, mélange de Dylan, Springsteen et Léonard Cohen. La rythmique fait claquer les cordes et s’alterne avec du finger picking plus calme. L’adéquation se fait avec le lieu. Les esprits se libèrent, l’apaisement arrive porté par les mélodies mélancoliques et lumineuses.
Le froid automnal tombe rapidement et les vestes regagnent peu à peu les dernières épaules découvertes.
Mick est tout seul. Mick a l’âme cowboy ce soir et attaque par une rythmique si personnelle et si basique qui fait son style. L’aller-retour est la base de tout, en rythmique tout du moins.
Au programme, bien évidemment, chansons de son album solo ("J’te jure", "Où sont passés les rêves ?", "Si tu tombes"), mais aussi reprises de chansons de Mickey 3D ("Le goût du citron", "Mimoun", "Ma grand-mère"). Une famille entière, visiblement assidue de ses concerts, se lève et tape collégialement le rythme des mains. Des enfants courent devant la scène. Ambiance définitivement champêtre.
Egalement quelques inédits : "Montluçon", ode à la ville susnommée où semble t’il le chanteur n’ira pas passer ses week-end, et "Condoleezza", dans la lignée de "Miss Maggie" de Renaud, dans laquelle Mick dit tout le bien qu’il pense de la dame. Le chanteur arrive tout doucement à se réchauffer, mais la température des corps des spectateurs se maintient difficilement. Cependant l’ambiance est bonne, le chanteur n’hésitant pas à parler avec le public. Finalement après une douzaine de chansons, la soirée musicale se clôture par le medley de "J’ai demandé à la lune" et d’un "Johny Rep" réclamé à corps et à cris par un jeune garçon du premier rang.
Belle soirée, bien qu’un peu fraîche. Le concert terminé, à droite la descente et le métro, à gauche au bout de la montée le sacré cœur.
Je me sens un peu touriste ce soir ... |