Un gars une fille. Une pop aérienne et ciselée légèrement empreinte de folk. Des refrains à reprendre en choeur ("Credit card mail order"), des mélodies aériennes et fluides. Tous les ingrédients ainsi présentés pourraient entrer dans la préparation d'un nouvel album de Dean & Britta (ex Luna).
Il n'en est rien cependant et les Brunettes, venus de Nouvelle Zelande tirent bien leur épingle du jeu sur ce troisième album (mais le premier signé chez Sub Pop).
Si le premier titre, sautillant, lorgne encore une fois (c'est tendance) vers de faux semblants 60's à la mode des Pipettes, il ne faut pas prendre les Brunettes pour ce qu'ils ne sont pas, un énième groupe de revival pop. Les esprits méfiants pourront aussi voir dans le nom du groupe un retour aux noms en "ettes" pour, encore, en ajouter une couche décidément sixties, mais ce n'est heureusement pas la tendance globale du disque, disons simplement une forte coloration.
En effet, ce disque a beau rappelé les années 60, il a également quelques penchants pour l'électro soft et évoque parfois un croisement entre Bang bang machine et Goldfrapp, avec plus de pop/folk dedans disons.
Certes, les voix ne sont pas aussi assurées que celle d'Allison Goldfrapp mais celle de la chanteuse est plus qu'agréable et apporte un petit peu de charme et de sensualité à des titres qui pourraient paraître parfois un peu fades tout de même.
Pourtant, on se laisse rapidement envahir par cette nonchalance que développent les titres les uns après les autres enveloppant l'auditeur de quelques refrains bien sentis sur lesquels les deux voix s'entremêlent très joliment ("Obligatory road song") et l'élégance sobre de "Small town crew" finit de nous séduire.
Sans être une révolution musicale, cet album, pour une fois moins tape à l'oeil qu'aurait pu laisser croire le nom du groupe, apporte une fraicheur pop, certes encore sous influences 60's mais sans confiner à la parodie, dont on a bien besoin.
"If you were alien" annonce une des chansons (peut-être la plus réussie)... Et bien si tel était le cas, vous viendriez sur terre pour acheter ce disque ... Si ça se trouve.
Les brunettes ne comptent pas pour des prunettes ! Cette fois c'est sûr. |