La sortie d'un best of ou d'un greatest hits (ça fait plus chic !) apporte généralement son lot de suspicions. Artiste à l'arrêt ? Vieille gloire sur le retour ? Coup commercial ?
Dès le titre, Miossec nous rassure : Brest of. C'est bon ça ! Ajoutez à cela un sous-titre (Tout ça pour ça) et vous mesurez pleinement l'humour du gaillard et la philosophie de cette nouvelle galette.
A l'heure du retour au pays de l'enfant prodigue, Brest of retrace plus de douze années de carrière et revisite les six albums du Brestois, à l'image de sa pochette patchwork. Tous les disques ne sont pas logés à la même enseigne. Le premier et le dernier nés (Boire et L'étreinte) sont très largement à l'honneur, le mal aimé (à tord par son auteur) A prendre ne compte quant à lui qu'un seul représentant et non des moindres avec le décapsulant " Les bières aujourd'hui s'ouvrent manuellement".
Miossec nous propose donc de replonger dans son univers avec vingt titres parmi lesquels son lot d'originaux qui n'en finissent pas de nous ravir mais surtout la version single de cinq titres et quatre nouvelles versions de morceaux plus ou moins connus du grand public.
On déguste ainsi une magnifique réinterprétation toute en douceur du tube "Non non non..." et une adaptation toute en efficacité de "La fidélité". Les deux autres revisités sont le cultissime "Que devient ton poing quand tu tends les doigts" et ses arrangements de violons et une version planante de "La guerre". Vue la qualité de ces nouvelles versions (surtout les trois premières citées), Brest of devient incontournable dans la discographie de son géniteur.
Dans une version collector, le disque est agrémenté d'un remarquable DVD au contenu plus que jouissif. Au programme: des clips, une interview pour les Inrocks à l'occasion de la sortie d'A prendre, un documentaire un brin foutraque d'Aurélie du Boys et surtout un live.
Enregistré en 2004 au Splendid de Lille, ce concert prouvera aux éternels dubitatifs que Miossec est aussi un artiste de scène. Pour les suspicieux, il est précisé dans le livret que la restitution vidéo du set a été réalisée de la manière suivante: "une prise, un mixage, pas de réenregistrement ni de réarrangement".
Brest of illustre remarquablement l'influence de Miossec sur la scène française (ancienne nouvelle scène et new nouvelle scène). De l'uppercut Boire en 1995 au splendide L'étreinte en 2006, en passant par 1964 et autre Baiser, Miossec a marqué le paysage musical de son empreinte. N'est-il pas au même titre que Dominique A, un artiste à part, évoluant au-dessus de la mêlée ? Le Brestois réfuterait ceci mais Brest of le prouve.
Tout ça pour ça et ça, mais ça convient largement. |