Calfeutrez-vous à la maison, fermez les volets, mettez Tied & True, nouvel opus des Detroit Cobras.
Installez-vous confortablement et fermez-les yeux. Vous venez de faire un bon de 30 ans en arrière. Rachel Nagy et sa bande on (ré) inventés la machine à remonter le temps. Elle fonctionne assez simplement. La recette consiste à reprendre le répertoire de la soul et du R'n'B (celui de nos parents, qui veut dire Rythm and Blues, pas la soupe moderne de nos radios hexagonales, qui signifie Riche et Branché) des 30 dernières années et d'y apporter une touche personnelle, faite de guitares sauce garage.
Aucune composition personnelle sur cet album, mais des réinterprétations, encore une fois, majestueuses. Le groupe semble s'être assagi, notamment sur les guitares, moins acérées et plus rondes. Les Cobras savent trouver les bonnes chansons et se les approprier. A l'instar de leurs précédents disques, celui-ci s'écoute facilement.
La superbe voix de gorge de Rachel Nagy, forgées à coup de cigarettes et, semble-t-il, de litres de whisky, ferait pâlir un médecin du travail en fin de carrière. Rachel déploie la texture rugueuse de ses organes vocaux tout au long de cet album, pour notre plus grand plaisir.
La guitare affûtée de Marie Ramirez, tranche dans les mélodies pour en faire ressortir l'essence même. L'ensemble est de très bonne facture, quelques morceaux sortent du lot comme "You'll Never Change" qui pourrait faire partie de la bande original d'un quelconque Tarantino. "Only To Other People", superbe mélodie voix tout simplement.
Cet album est très facile d'approche, certains auditeurs connaissant les prédécesseurs de Tied & True, pourront regretter la mise au ban du style garage qui a fait le succès du combo.
D'autres feront le procès, à charge, de trouver un quelconque intérêt à écouter un "cover band". Vous pourrez toujours répondre à la question en faisant vous-même votre propre idée. |