Et même semaine, le lendemain de Bat for Lashes, Richard Hawley au Nouveau Casino : y a des semaines comme ça !
Richard Hawley, originaire de Sheffield est peut-être connu en France parce qu’il collabora en tant que guitariste sur l’album de Pulp This is hardcore de 1997. (Inutile alors de préciser que Jarvis Cocker était présent au nouveau Casino , dans le public ).
Richard Hawley , accompagné de musiciens au swing impeccable (John Trier claviers, Shez Sheridan guitare, Dean Beresford batterie, Colin Elliot, basse), lui-même changeant de guitares quasiment à chaque morceau, arriva quelque peu fébrile , les cheveux plaqués en arrière , avec un souvenir de banane, et des lunettes au monture noire, veste , chemise. Il nous avoua qu’il avait un peu abusé sur le Bordeaux la veille.
La cicatrice qu’il a sur la lèvre semblait l’aider à épouser parfaitement le micro et il enchaîna d’une voix parfaitement placée, une voix de crooner, un choix de chansons extraites de Lady’s bridge (2006) et de Coles’corner (2005), accélérant parfois le rythme, avec bonheur.
Et je pourrais parier qu’il a fait chavirer les cœurs des filles et que personne n’a trouvé de trop, l’éclairage (boule à facettes au plafond) pour accompagner ses slows ravageurs.
L’univers de Hawley est enraciné à Sheffield : Coles’ corner et Lady’s bridge existent dans sa géographie passée ou présente. La ville sert de décor (accords ou contrastes ?) à des chansons toute en élégance. On aime retrouver dans un titre comme "Valentine", la grâce des arrangements comme sur les chansons de Scott Walker.
Malgré une timidité qui transpirait dans ses échanges avec le public ou dans sa façon de fumer, Hawley nous a régalés d’un concert exceptionnel. (Ne suivait-il pas sur un chevalet partitions, paroles d’un récital qu’il maîtrisait parfaitement).
Traversant les modes ou les courants musicaux, il est allé droit au cœur. |