Mick Hart vient d'Australie mais nous dit-on, est français d'adoption. Soit. Et alors aurait-on envie de dire marre qu'on essaie d'attirer notre capital sympathie par la proximité territoriale ?
A moins que ce brave Mick soit un clandestin menacé de charter direct pour l'Australie et que son seul moyen de résistance soit la chanson ?
Bon, assez déconné, Mick Hart est bel et bien australien et la seule chose qu'il a empruntée à la France doit être l'harmonica depuis longtemps dans un tiroir de notre fameux marchand de lunettes chevelu, Antoine ("Stay another day"). Mais pas d'élucubrations ici, juste une poignée de chansons acoustiques.
Finding Home est, en effet, un disque folk, un peu blues parfois ("Till you forgive"). 14 chansons sensibles, à fleur de peau et parfois un peu trop introverties pour réussir à communiquer à l'auditeur ce que semble ressentir l'artiste comme sur le très chaloupé "All at your door". Titre reggae dans la lignée de Patrice et sur lequel Mick Hart fait montre de quelques prouesses vocales mais dont le final trop répétitif et maniéré ("Do you feel me, do you feel me know...") en devient presque risible.
"Freedom song" qui lui succède lorgne du côté du blues de Bjorn Berge, certes moins puissant mais réellement efficace, dévoilant encore une fois les possibilités vocales de l'australien.
Un peu de pop claire vaguement beatlesienne par ci ("From now on") et un peu de folk country par là ("Smile") et on se retrouve avec un honorable disque de plus sur nos étagères... On devrait se méfier plus des auteurs dont le travail nous touche, on se fait toujours avoir même avec la ferme conviction qu'on ne l'écoutera plus dans un an, on ne voudrait pas en manquer pour le cas où.
On pourrait quand même reprocher à cet album, et malgré une vraie diversité, de manquer de relief. Dans le genre, les premiers albums de Ben Harper faisaient cela très bien, alternant les ballades et les titres plus tendus (rappelez-vous "Rodney King").
Ici, on reste dans la ballade de bon goût ("Don't walk away") et de bonne facture. Le genre de titre trop élégant et propre sur lui pour vous déchirer les entrailles de plaisir mais suffisamment bon pour revenir dessus de temps en temps. Un peu comme boire du lait demi-écrémé disons. |