Intemporelle. Voilà comment qualifier la musique de monsieur Richard Hawley. Allant à l'encontre de toutes les tendances actuelles, du rock gras à l'electro répétitive, notre crooner flamboyant nous présente un cinquième album aussi romantique que ses précédents.
Malgré une certaine renommée dans le milieu indépendant en tant que membre de Pulp et des Longpips, Richard Hawley restait inconnu du grand public. Une nomination au Mercury Prize pour Cole's Corner a changé les choses. Hawley a perdu, mais les Arctic Monkeys, de Sheffield eux-aussi, lui ont dédié le prix.
Le chanteur continue de nous faire visiter sa ville de Sheffield à travers ce nouvel album. Après Cole's Corner, lieu de rendez-vous amoureux, il nous présente Lady's Bridge, pont qui reliait les quartiers ouvriers aux quartiers riches. Avoir utilisé cette métaphore du pont comme titre d'album n'est pas anodin, le musicien a en effet perdu son père pendant l'enregistrement. Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, on ne trouve pas que des chansons tristes sur ce disque.
"Valentine", titre d'ouverture, est le parfait exemple du style Hawley. La chanson débute sur un simple guitare/voix pour se terminer en feu d'artifices de violons, sans oublier des paroles d'amoureux transi abandonné par sa dulcinée. "Seriou", teinté de rockabilly, montre un Hawley à la voix légère et enjouée, "Tonight the Streets are Ours",ses violons et son petit côté Morrissey nous ramène dans les années 50.
Mais ne te réjouis pas trop vite Richard ! Car les plus belles chansons de ce disque sont celles où tu déprimes... "Roll River Roll", jolie valse ornée de piano où Hawley se mue en Johnny Cash, tout comme "Dark Road", titre simplissime avec sa guitare romantique, sont les perles de ce disque. Le Hawley en mode crooner est alors lancé, pour preuve "Lady Solitude", "Our Darkness" et le titre final "The Sun Refused to Shine" au nom plus qu'évocateur.
Cet "Elvis du Nord", comme on le surnomme n'est pas prêt de nous lâcher, et c'est tant mieux! |