Après avoir consciencieusement séché les gentils Cold War Kids en première partie de soirée pour cause d’immanquables Hawk & The Hacksaw au Café de Danse, nous voilà enfin prêt pour débuter notre festival des Inrocks 2007.
Impossible de souffler tant l’entame débridée - décomplexée serait-on tenté de dire - de Foals nous assomme dès notre arrivée à la Boule Noire.
A peine le temps de feuilleter le livret, apprend-on que Foals vient de Brighton. Rien de franchement original ni d’excitant jusque ici … Et oui, la chic station balnéaire du sud de l’Angleterre n’a pas encore fini d’enfanter de trublions rock par douzaines.
Alors Foals, plutôt du genre British Sea Power, Electric Soft Parade ou Gravenhurst ? Rien de tout ça, le quintet donne dans le gros post-punk tachant tellement que Ariel et Skip appelleraient au suicide collectif. Ce style s’avère à ce point galvaudé, qu’on n’en cite plus que les références récentes : Mystery Jets ou Automatic. Rapture éventuellement pour les grands frères. Oublié le Gang Of Four des parents.
Pourtant, Foals mérite mieux. Le groupe déploie une énergie tout bonnement ahurissante, hissant un rock dansant assez standard à un niveau tout à fait acceptable. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais. Jolie soirée sur le papier, difficile à agencer convenablement dans les faits.
En toute logique et contre toute attente, voici donc Dev Hynes aka Lightspeed Champion, jeune homme ayant fait ses classes chez feu les Test Icicles, dont la prestation à la Cigale a laissé des traces indélébiles sur les personnes présentes.
De retour en solo, le garçon s’adonne à une pop-folk inspirée. De quoi mesurer le chemin parcouru depuis. Bien emmitouflé, regard de myope abrité derrière des lunettes presque aussi incroyables et larges que les miennes, il se chauffe sur une reprise avant de dévoiler un à un les titres de son album à paraître dans les prochains mois.
Plus loin, Lighspeed Champion joue "Heart In A Cage" des Strokes, on a connu plus glamour, mais il s’en tire honorablement. Là encore, excellente surprise : songwriting assez classieux et interprétation lumineuse (violon en tête). Les heures n’en finissent pas de défiler, à partir de maintenant, rien ne va plus …
Heureusement, en guise de récompense, le festival nous a réservé une petite surprise avec le retour des Happy Mondays le lendemain de leur prestation à la Cigale. Rendez-vous compte, les lads sont à nouveau dans la place !
A peine les guitares branchées, décollage immédiat vers Madchester. Les titres s’enchaînent, rien n’a changé, la ferveur demeure intacte. En fin connaisseur de leur répertoire, impossible pourtant d’identifier le moindre morceau ... A ne rien y comprendre, ces riffs dansants, ce chant, ces chœurs, cette marque de fabrique … A peine dénote-t-on un son plus rock que sur les albums et parfois teinté de hip-hop. Pas de confusion possible néanmoins ...
Et d’ailleurs, où Bez est-il encore fourré ? Probablement trop déchiré pour pouvoir monter sur scène. Comme à la grande époque. En puis, Shawn n’a pas l’air d’avoir autant reçu que sur les photos.
Et là, tout à coup : la déconfiture intégrale. Inscrit en gros sur la batterie : The Twang. Condamné à ne jamais voir les Happy Mondays ... Trêve de plaisanterie, aussi excellente et convaincante fut la prestation des bondissants Twang ce soir, l’omniprésence des similitudes avec les Happy Mondays finit par devenir si pesante et si gênante que l’on préfère quitter le navire avant d’assister au sabordage. |