Rencontre, au 1er jour de grève, avec le couple énigmatique Karie Jacobson et Drew Kowalski, respectivement chanteuse/guitariste et batteur de The Dagons.
C’est votre 1er concert en Europe, comment vous sentez vous ?
Karie : On est très très excités !
Drew : Oui. On va tourner en France, en Suisse et en Espagne.
Karie : C’est notre tout 1er concert dans toute la France, et ça se passe à Paris, c’est génial !
Comment cette tournée s’est-elle finalement organisée ? Vous en êtes à votre 4ème album, vous auriez pu venir avant…
Karie : C’est parce qu’on est sur un label suisse "Grip a Tape", ce sont eux qui nous organisent cette tournée.
Drew : On est aussi sur un label à Montréal "Blow The Fuse". On a beaucoup joué là-bas déjà.
Est-ce que vous pourriez nous présenter votre dernier opus "Reverse" ? Y’a-t-il un fil conducteur pour cet album ?
Drew : Oui. Revenir en arrière, revenir en arrière sans remettre en cause notre évolution, revenir en arrière politiquement dans notre pays
L’enfance aussi est un sujet qui a inspiré cet album, non ?
Drew : Oui, retrouver une nouvelle fois cette innocence.
Karie : Mais il y a aussi les côtés désagréables de l’enfance, comme être tributaire des autres, ne pas avoir le contrôle…
Est-ce que c’est toi Karie sur la pochette de "Reverse" ?
Karie : Oui, oui c’est moi petite !
Et sur la video de "In Gingham" aussi ? On voit cette petite fille dans la nature…
Karie : Oui, c’est moi aussi ! C’est une vidéo qu’avait faite mon père. Mon père était photographe, il avait beaucoup de talent. Il a fait ce film en format Super 8, d’où le côté daté de l’image. J’ai retrouvé ce film à la cave et je l’ai trouvé vraiment magnifique. C’est très artistique.
Karie tu es issue d’une famille d’artistes, de musiciens en fait ?
Karie : Oui ! J’ai la chance d’avoir grandi dans une famille de musiciens, mon père, mon grand-père, surtout ma grand-mère. C’est fabuleux d’apprendre la musique de cette manière. Mon père m’a appris à siffler avant même que je sache parler ! Tout le monde chantait tout le temps !
Et pour toi Drew, comment la musique est-elle apparue dans ta vie ?
Drew : Je l’ai apprise par moi-même, tout simplement parce que j’aimais ça ! Spécialement tout ce qui était rock n’ roll, depuis tout petit. J’ai commencé tôt, à 9 ans je me suis mis à la batterie. J’étais très attiré par la musique.
En ce qui concerne votre façon d’écrire votre musique, vos paroles, j’ai cru comprendre que vous vous inspiriez de vos rêves…
Karie : Oui ! On travaille de cette manière depuis le début et c’est encore le cas avec "Reverse".
Vous utilisez des qualificatifs plutôt hors norme pour parler de vos influences. "Hallucinations, extinction, mythology and anxiety". C’est assez sombre tout ça !
Drew : Oui j’utilise ces sentiments, ces émotions difficiles pour créer.
Karie : On travaille ensemble donc c’est mon univers également !
C’est vrai que cet univers mélancolique, sombre se retrouve de façon plus ou moins forte sur les titres de "Reverse".
Drew : En fait, quand on travaillait sur l’album, je traversais un moment très difficile dans ma vie.
Karie : Maintenant, nous avons surmonté tout ça, nous avons repris le contrôle ! Mais c’est vrai qu’à l’époque, on se demandait ce qu’il se passait et si on allait réussir à s’en sortir.
Il y a d’autres touches très intéressantes sur votre album, instrumentalement parlant, avec l’utilisation d’un sitar. C’est assez inattendu, comment avez vous eu l’envie d’intégrer cet instrument dans vos compositions ?
Drew : Je suis tombé amoureux du sitar il y a déjà plusieurs années, mais je n’avais jamais envisagé de l’utiliser dans notre musique. Et puis, finalement, sans vraiment de raison, j’ai voulu le faire. Cela fait des années que j’en joue, ce n’est pas simple. Mais là je suis de plus en plus à l’aise avec. Je fais aussi beaucoup d’expérimentation de sons, je voudrais amener pour la prochaine fois plus de sons électroniques, que je ferai à partir de mon sitar.
Votre musique est difficilement "classifiable". C’est plus une atmosphère qu’un genre ou un style musical.
Quels seraient les mots que vous utiliseriez pour vous définir musicalement ?
Karie : Les mots dont on a parlé précédemment pour qualifier nos influences peuvent nous définir aussi !
C’est un peu réducteur, non ? Tous ces mots sont très sombres, vous avez plus de nuances…
Karie : Sombre non, c’est plus l’humeur de notre musique mais il y a effectivement beaucoup de contrastes… mais en tout je ne peux pas résumer notre musique en quelques mots ! Ce n’est pas assez !
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