Spectacle écrit et interprété par Simone et Thérèse dans une mise en scène de Camille de la Guillonière.
Ah, elles sont bien gratinées Simone et Thérèse... Elles ont tellement de choses à dire sur tout et n'importe quoi qu'avec elles, le théâtre est permanent. C'est cet amour du papotage qui les relie d'ailleurs. Comme tant d'autres ; on a tous une Simone ou une Thérèse dans ses connaissances. A défaut, on peut en croiser partout : dans les cafés, les cages d'escaliers, chez les commerçants ou encore dans les parcs. C'est justement dans un parc que leur spectacle commence...
C'est sur un mode humoristique, mais beaucoup plus fin que la plupart des spectacles de ce genre, que Soumya Teffahi et Cindy Rodrigues (avec l'aide de leur metteur en scène, Camille de la Guillonière) mettent à l'honneur deux "seniors".
C'est un travail collectif, chacun ayant collecté des expressions, manies, situations puis les ont développés en improvisation pour faire des ces deux amies les personnages de ces scènes où elles révèlent leurs petites habitudes, leurs mesquineries parfois (quand elles raillent leurs amies, vivantes ou mortes, leur petit-fils ou se mangent les meilleurs biscuits). Mais tout est fait avec tellement de tendresse par ces deux comédiennes fines et généreuses (qui de surcroît, s'entendent à merveille) qu'elles en deviennent attachantes.
Et l'on comprend bien que ces petits commérages en tous genres ne sont là que pour les rattacher au quotidien qui leur échappe et se raccrocher à la vie. Le spectacle évoque donc bien en filigrane la difficulté des personnes âgées dans notre société où tout va toujours plus vite, où l'on veut être toujours plus jeune et où elles sont gentiment poussées vers la sortie.
Néanmoins l'on rit beaucoup dans ce spectacle avec ces petits tableaux teintés d'absurde. Et ces deux mamies ont le potentiel qu'il faut pour connaître la gloire, tant on a envie de les voir confrontées à d'autres situations et d'avoir leur avis sur d'autres questions. Et l'on imagine sans mal leurs aventures déclinées à l'infini tellement elles sont facétieuses toutes les deux et fourmillent d'expressions réjouissantes.
On peut donc parier aisément que de la place Pigalle, elles partiront voir du pays. A moins qu'elles n'acceptent pas de quitter leur banc...
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