Spectacle musical de Philippe Bilheur et Denis d’Archangelo, avec Denis d’Archangelo et Sébastien Mesnil à l’accordéon.
Madame Raymonde, personnage du Paris populaire à la Tardi, pleine de gouaille de tendresse, raconte sa vie et se joue des ritournelles de la chanson réaliste qui ont scandé sa jeunesse.
Dans ce nouvel épisode de ses aventures, "Madame Raymonde revient !", elle …revient avec un petit coup de mou dans l'âme et un récital de chansons réalistes qui collent à ses galères de fleur de bitume sur le retour, entre deux âges, entre deux guerres, qui voulait être chanteuse. Des bastringues en claques, elle carbure au picrate pas tempéré et à la larmichette mais elle a un cœur gros comme ça qui vous chavire, du rire aux larmes.
Elle nous entraîne dans un tour de chant populaire où, accompagnée à l'accordéon par le Zèbre (Sébastien Mesnil), elle interprète un joli répertoire, oublié mais qui reprend du poil de la bête, de Boris Vian à Allain Leprest, composé de véritables petits morceaux d’anthologie.
Avec "La femme est faite pour l'homme", "Tu m'as possédée par surprise", "La complainte des filles de joie", "Dans le sac à main de la putain" ou "La chanson de Bilbao", elle pose des jalons à rebours vers un temps où le réalisme tragique et le fatalisme existentiel étaient exaltés notamment par les films de Marcel Carné.
Derrière la robe à fleurs, le turban noir, les perles en toc et le rouge à lèvres qui dégouline, Denis d’Archangelo, comédien, chanteur, campe cette rombière truculente, qui rappelle nombre de petites pépés et de vieilles maquerelles qui hantent l’inconscient collectif, tout en étant à la fois intemporelle et singulière.
Et il a du talent le bougre pour lever la gambette comme le coude, pousser la chansonnette du fond des tripes et apostropher les spectateurs.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, Madame Raymonde ce n'est pas Denis d'Archangelo comédien au demeurant génial, époustouflant en maître es cérémonies dans "Le cabaret des hommes perdus" qui s'est grimé, c'est un vrai personnage de théâtre, celui de la vie, et de tragédie, celle du quotidien.
Et un personnage qu'on n'oublie pas. Dont vous avez peut être croisé, une nuit ou au petit matin d'une virée nocturne, l'avatar dans un petit rade glauque sans lui jeter un regard. |