La Guinguette pirate tangue pas mal et prend la pluie mais offre néanmoins deux mètres carrés de scène, vite circonscrite par les instruments. Dans le tohu bohu de l’intermède musical à faire pêter les tympans qui la fait rire au demeurant, la frêle silhouette de Lisa Germano tente de se frayer un passage vers la scène, poussant la plupart des spectateurs qui ne connaît même pas son visage !

Elle a troqué sa longue robe blanche d'Ophélie en lévitation pour un pantalon et cheveux relevés en chignon fou, elle entame son set au piano, voix magique, sourire aux lèvres.

Elle se sent bien dans ce lieu singulier même si le bruit de fond des assoiffés et des bavards, qui sont entrés parce qu’il y avait de la lumière ou pour amortir leur carte d’abonnés, constitue une gêne notable.

Assise au piano, qu’elle ne quittera pas, même pour jouer de la guitare (une guitare qu'elle n'aime pas dit-elle, mais elle n’avait pas de place dans ses bagages pour en prendre d’autres), elle nous raconte un peu sa vie, en musique mais aussi en aparté, n'hésitant d'ailleurs pas à interrompre ses chansons pour nous éclairer sur leur thème ou même décider qu'elle n'a pas envie de poursuivre celle ci mais qu'elle préfère jouer celle la. Elle nous confiait, dans un court interview l'après midi même, que la musique était son meilleur moyen de communication et cela se vérifie. Elle captive son auditoire, sans bruit, avec ses petites histoires, sa famille, son chat Vian ( comme Boris) sur des petites ballades mélancoliques.

 

C'est triste, c'est gai, c'est la vie, c'est sa vie et aussi un peu la nôtre.