The National tient ses promesses.
Lors de l’interview accordée en amont de leur concert à la Guinguette pirate en juin, The National nous avait annoncé son retour à Paris en novembre avec les Clogs, groupe dans lequel joue également un des membres du groupe, le guitariste Bryce Dessner.
Et The National commence à Paris une tournée qui l’emmène pendant plus d’un mois dans toute l’Europe.
A Paris, pas vraiment, puisqu'il se produit dans la petite salle précaire de Mains d'oeuvres à Saint Ouen et, hélas, pour un concert limité à une heure, pris en sandwich entre le Ben's Symphonic Orchestra de Benoit Rault, ex-guitariste de Bel Air, groupe des années 90, qui reprend un rock chalala et easy-listenning sur lequel il joue le crooner aux accents parfois jayjayjohansonien, et Erase Errata, quartette féminin américain déjanté, issu de la scène punk et expérimentale californienne, à la frontière du post-punk, de la no-wave, du riot grrrl et du free jazz adepte de breaks de 2 minutes.
Petite déception, les Clogs sont absents sur cette date. Enfin, pas vraiment, puisque son maitre d'oeuvre, le compositeur et violoniste Padma Newsome, qui officiait au violon sur leur deuxième album, accompagne le groupe.
The National tient aussi ses promesses au plan musical avec un concert placé sous le signe d'un rock tout en puissance martelé à grand renfort de cordes claquantes voyant par exemple s'enchaîner "Cold girl fever" sur "Thirsty" sans une seconde battement puis "Slipping husband", "Murder me Rachel", "90 miles water wall" et l'incontournable "Available" sur lequel les vociférations dantesques de Matt Berninger, moins chaviré que sur la péniche de la Guinguette, donnent le frisson.
Toujours le même plaisir de jouer en live, ce son brut, dense, avec une play list, différente de celle de juin, comportant essentiellement des morceaux du second album "Sad songs for dirty lovers".
Des pauses avec la primeur de nouvelles chansons dont "Lead up" digne des Tindersticks sous amphétamines, "Cherry tree" complainte bercée par les arpèges d'un violon endiablé et "Close your eyes" ballade toute en douceur.
Un regret : l'exiguïté de la salle, bien sûr, mais aussi de la scène . Il est temps que The National investisse à Paris une vrai salle de concert pour que ses membres puissent physiquement libérer leur énergie.
Plusieurs autres dates en province ... pour patienter jusqu'à début 2004 pour leur nouvel album...