The Noisettes – Parfum rock
La Poudrière (Belfort)
La Vapeur (Dijon)
Le Cylindre (Besançon)
"Ce petit chemin… qui sent la noisetteuhh,
ce petit chemin… n’a ni queue ni têteuhh…"
Bon laissez tomber ça n’a rien à voir avec le sujet du jour, soit The Noisettes, trio londonien d’extraterrestres dont chaque membre est un monument de présence scénique. Ces trois là étaient faits pour mettre en commun leur folie rock’n roll, ça ne fait aucun doute… et ça se communique rapidement dans un public gonflé à bloc.
Trois blocs, donc, emmenés par la diva punk Shingai Shoniwa, chanteuse géniale et bassiste fantasque, charismatique à la Grace Jones, félin bondissant dont les shows valent largement une course poursuite crépusculaire dans un petit chemin qui sent bon.
Pour aiguiser cette folie animale, Dan Smith, celui "qui voulait impressionner Jimmy Page quand il était ado" , guitariste inspiré à la Mick Jones, martyrise ses cordes pour faire jaillir un dirty blues saignant et efficace, teinté de soul et nourri de gros rock seventies.
En renfort de ce couple basse / guitare, une montagne de batteur à la frappe décisive qui martèle son instrument, un peu dans l’ombre des lights ce soir mais pas dans celle de mes oreilles bouchonnées. Jamie Morrison est un forçat de la frappe. Le bonhomme qui, jeunot, vivait dans sa chambre pour tabasser jusqu’à dix heures par jour, a déjà cassé du petit bois dans une bonne quinzaine de groupes, il était donc psychologiquement prêt à rejoindre la paire d’avant-scène.
Chacun dans ce groupe est une pierre à l’édifice, chacun porte la responsabilité de la puissance et de l’émotion qui s’accordent à l’unisson comme la mèche et sa flamme.
Shingai Shoniwa, provocatrice désinvolte, achève de nous charmer et dans le public, je sens que le Bien s’est répandu. Après la surprise, l’adhésion (la mienne pour sûr).
The Noisettes a su profiter du meilleur pour accoucher d’un bijou musical personnel et affirmé. Avec la fantaisie d’un Peter Frampton, l’échine d’un Deep Purple , la justesse d’une diva (qui n’est pas sans m’évoquer Skunk Anansie, chignon à part) et l’énergie communicative qui s’en dégagent, le trio trace une autoroute forestière aux essences multiples, groovant de parfums ondoyants en ronces acérées, un itinéraire comme une incantation, un miroir ouvert sur le passé, une invitation à avancer, à promener ses références, à les hisser sur le devant de la scène pour dire qu’elles sont bien vivantes.
Rock’n roll is not dead.
Juste un truc pour finir, parce que j’ai pas envie : "They’ll give you sweet psychedelic nightmares". |