Si ça commence comme Arab Strap qui jouerait du New Order, on sent que dans les textes, le groupe assume tout à fait son nom et donc sa jeunesse et en l'occurrence, ses problématiques bien actuelles.
A la fois dans l'air du temps avec des sujets people comme sur "Scarlett Johanson" ou "Wheel of fortune", ou plus terre à terre comme "Fuck Nicole" (single qui a fait connaitre le groupe, le cul ça marche toujours) qui se passe de commentaire ou bien "Homecoming" narrant les exploits sexuels d'une pom-pom girl, et j’en passe comme l'amour, la vodka et le red bull..
Pour le reste, les français de The Teenagers, piochent sans retenue dans le répertoire rock et new wave des années 80.
A tel point que c'en devient parfois indécent comme cet extrait de "Ceremony" sur "Feeling better". Globalement d'ailleurs, l'album reste une relecture de New Order appliquée.
Exception ludique quand même sur "Streets of Paris", clin d'oeil à "L’amour à la française", présenté à l'Eurovision par les Fatals Picards.
Mais toutes ces références, quand bien même agitées de bon coeur par ces jeunes français ne sont pas suffisantes pour faire un grand disque. Saluons quand même la performance d'avoir été signés, fait rare, sur le prestigieux label Beggars.
Car finalement l'exploit de ce disque n'est rien d'autre que la nationalité des Teenagers, réussissant tout de même à se balader plutôt à l'aise dans un héritage qui n'est pas forcément le leur (notons au passage tout de même que 2 membres fondateurs sont à l'origine de Liability, webzine musical bien connu).
Mais en dépit d'un manque d'originalité, Reality Check touche la cible (en gros les ados). On se prend à s'agiter, un peu honteux, sur ces tubes calibrés pour les clubs, dont le manque d'âme et d'intérêt est compensé, quelque peu, par l'énergie déployée.
...Et puis ca change des ados parisiens qui ne jurent que par le rock garage. |