Vous invitez celui, celle que vous aimez, vous avez réduit la lumière à sa plus simple expression, parce que vous pensez que ça fait plus romantique et c’est sûr que, chacun est plus beau avec sa chemise blanche impeccablement repassée, chacune plus belle avec ce magnifique collier scintillant sur un décolleté gracieux. Vous êtes l’un en face de l’autre. Vous avez un petit frisson : que dire qui s’accorderait à l’ambiance … "un an, un mois, dix semaines déjà…"

Ca fait un peu comptable ! "T’as de beaux yeux tu sais !" (chacun a fait l’effort de mettre des lentilles de contact, mais c’est clair qu’avec les bougies, ça va coincer tôt ou tard, c’est désagréable des lentilles qui s’assèchent… vous savez de quoi je parle…). Les beaux yeux, je n’ose pas dire que ça fait cinéphile, en tout cas c’est plus convenable que "if you get the money you get the power, once you get the power, you get the women".

Oublions le cinéma pour vivre les moments à sa manière. Alors silence pendant que les flûtes de champ’ prennent des reflets dorés et mouvants et alors, rien n’est plus approprié que l’album de Birdpaula qui vous enveloppe, qui se fait discret, qui vous parle d’amour, qui vous caresse en chassant les petits accros de votre histoire. Et vous êtes déjà à vous serrer l’un contre l’autre, balançant doucement, sur le tapis qui entrave un peu le glissement léger et qui bloque les talons, alors du vent les talons ! Puis vous vous rasseyez pour manger une salade avec des asperges et la voix de Birdpaula continue ses douces mélodies et là, quelqu’un se hasarde : "qu’est ce que t’as mis en fait ? Ca me fait penser à Sade." Et vous montrez la pochette gris souris de l’album éponyme de Birdpaula et votre doigt se pose par hasard juste au dessous du titre 9 : "Let’s make love tonight"…

Et puis lorsque vous entendrez à nouveau un des titres de l’album, vous partirez ailleurs, quelque part entre sa voix suave et sa guitare folk.