La plus grande escroquerie du rock'n roll n'est pas, comme beaucoup le laissent entendre, l'œuvre des Sex Pistols (ces blaireaux n'étaient malheureusement pas assez futés pour ça) mais plutôt celle d'une tribu d'allumés originaires de la grosse pomme, comprendre le mouvement antifolk avec leur groupe emblématique et fondateur : Les Pêches Pourries (The Moldy Peaches en version originale).

Apparu en 2001 avec un album éponyme complètement crétin (tant pour la musique que les paroles ("These Burgers Are Crazy" atteignant des sommets)) mais terriblement rafraîchissant, le duo de NYC démontrait de manière irréfutable que les musiciens (le mot n'est pas forcément ici très approprié) ne se prennent pas tous au sérieux : il faut quand même mentionner qu'Adam Green et Kimya Dawson ont oublié de grandir et ce ne sont pas les privilégiés qui ont assisté à leurs shows qui le démentiront ....

Deux morceaux (stratégiquement placés en début et fin du projet) rendent l'achat, pour le commun des mortels, de ce double album d'inédits et de versions rares inéluctable : "Moldy Peaches In Da House" est le plus grand tube dancefloor indie entendu depuis des lustres, avec son riff complètement entêtant et puis la version audio du clip de "Lucky Number Nine", encore une fois un des morceaux les plus incroyables jamais entendu, mille fois supérieur à la version déjà enregistrée sur l'album.

Pour le reste, l'auditeur peut se délecter d'innombrables versions live allant de 1999 à 2002 (avec ses moments d'anthologie : "Greyhound Bus", "Steack For Chicken"), des reprises assez saugrenues ("Big Gils Don't Cry" (Four Seasons), "Friend Of The Devil" (Grateful Dead), "Two Princes" (Spin Doctors)), des extraits de répondeurs téléphoniques ("Answering Machine #1" et son jumeau "Answering Machine #2") et même une citation de Winston Churchill au dos du livret.

S'il ne fallait retenir qu'une chose de ce qui précède : ce disque est fortement déconseillé aux mabouls de prog-rock, les Moldy Peaches jouent mal, chantent faux mais leur musique est définitivement jouissive surtout lorsque les versions sont encore plus barges que les originales (le niveau semble pourtant inaccessible), mais deux disques et 55 titres font peut-être beaucoup d'une traite ...

Dernier conseil, prétextez à votre entourage l'anniversaire de votre petit neveu de 4 ans pour acheter cette galette et faites la disparaître subrepticement de la chambre du bambin la semaine suivante pour mieux pouvoir la savourer tranquille dans votre coin.