Paris-Bamako, de la musique pour l'IJA
L'Institut des Jeunes Aveugles s'est tranformée en salle de concert, samedi soir, pour la quatrième édition du festival Paris-Bamako. Des centaines de personnes étaient présentes pour écouter des artistes occidentaux et locaux, invités par Amadou et Mariam, ambassadeurs du festival.
L'Institut des Jeunes Aveugles (IJA) a mis la musique à l'honneur samedi soir. Plusieurs centaines de personnes, enfants et adultes se sont rassemblées pour assister à la quatrième édition du Festival Paris-Bamako. " Nous avons voulu créer un évènement pour rendre compte des problèmes des aveugles " s'exclame Moumouni Diarra, le président de l'IJA.
Grâce au festival et à sa médiatisation des années précédentes, le bilan semble très positif.
Les bénéfices perçu depuis maintenant quatre ans, ont permis à l'Institut de rénover son espace récréatif, sa cuisine, investir dans du matériel pédagogique et lui a donné la possibilité d'offrir, grâce au partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial, un repas par jour à chaque enfant de l'internat.
Depuis l'édition 2007 des Paris-Bamako, Alain Mikli, créateur opticien et designer est le partenaire officiel. Cette année, il a initié la rencontre entre Amadou et Mariam , parrains du festival, et Amélie Guitar, artiste française de 18 ans, aveugle elle aussi, grande invitée de la soirée.
Tout au long du spectacle ce sont croisés artistes occidentaux et locaux pour un métissage musical, sur la scène de Bamako, capitale culturelle de l'Afrique de l'Ouest.
Vers 19h, tous les visages se sont tournés vers un écran géant, installé à l'occasion, pour un visionnage de 52 minutes. Deux films étaient présentés, "Rendez-vous public au Mali" de Marc-Antoine Moreau, et "Les yeux dans les Paris-Bamako" réalisé par John-Paul Leppers. Ces deux courts-métrages ont résumé les précédents festivals, et ont ouvert aux spectateurs les coulisses de l'IJA.
Alain Mikli, y a expliqué son parcours et sa rencontre avec Amadou et Mariam. "J'aurai pu me retrouver en Asie mais je suis en Afrique grâce à Amadou et Mariam, un peu par hasard (...) je continuerai à les aider pour aller encore plus loin" explique t-il.
Au cours de la soirée, les voyants et non-voyants se sont arrêtés pour profiter de l'exposition "Regards Tactiles", initiée par Alain Mikli et Yann Arthus-Bertrand.
Une exposition pour le moins originale et révolutionnaire, qui permet aux aveugles de toucher des gravures, images tactiles, faites à partir de photo. Un concept qui efface la frontière entre le monde des voyants et non-voyants.
La nuit tombée, le concert s'est ouvert avec l'orchestre de l'IJA puis plusieurs artistes se sont succédés sur scène comme Alfael Bocoum, Naüni Diabaté, le groupe Smod, Amélie Guitar et les ambassadeurs de l'évènement, Amadou et Mariam.
"Aujourd'hui grâce au Festival les jeunes aveugles peuvent mieux vivre leur handicap et ici nous avons beaucoup d'avenir", proclame le président de l'Institut.
Cette rencontre entre musique et besoins des aveugles et malvoyants aura pourtant été moins médiatisée cette fois-ci.
"Nous avons été beaucoup occupé en France cette année pour la promotion de notre album donc nous avons eu moins de temps pour nous occuper du festival" a justifié Amadou.
Malgré tout, les membres de l'Institut ainsi que les artistes attendent encore beaucoup de cette édition des Paris Bamako, source de bénéfices importants permettant de construire sans cesse de nouveaux projets. |