Bob Jeudy fondateur de l'association La lune en parachute, consacrée à la promotion de l'art contemporain, basée à Epinal, actuellement en résidence à Paris, y reproduit son concept originaire qui consiste en installant des expositions temporaires dans des lieux alternatifs, et détournés, en galerie éphémère.
Première au 4 rue Saint Sauveur dans un grand local commercial sur deux niveaux où, du 17 au 20 avril 2008, sévit "Vendetta ou la rébellion collective" qu'il a envisagé comme un éloge à la figuration libre.
A l'affiche, le clan de 5 artistes contemporains qui ont commencé dans la rue, pour la plupart dans la mouvance de l'activisme des années 80, investissent les lieux en l'état plus qu'ils ne procèdent à un accrochage classique style white cube policé.
Les dix barils de Dix10
Constitué en 1982, le collectif bicéphale de Dix10 pratique un art en action dont le principe consiste à pousser jusqu'à l'absurde la conception d'art marchand dans une acception politique du geste artistique.
A côté de quelques toiles de leur série "Epreuve d'artiste" et de leur grande fresque "Résistance des fous", les deux pinceaux de Dix10, Roma Napoli et Dow Jones, présentent leur dernière intervention artistique initiée par les 4 jours fabuleux du pétrole en baril.
En janvier 2008, l'annonce du franchissement historique du seuil symbolique des 100 $ du prix du baril de pétrole, icône de la société consumériste, leur inspire cette série de barils colorés mis en vente au prix réel du baril de pétrole.
"Nous fêterons ainsi la vivacité de ce qu'il est convenu d'appeler la prédiction qui se vérifie elle-même".
Speedy Graphito in the city
Speedy Graphito, le Keith Harring du street art, alias Olivier Rizzo à moins que ce ne soit l'inverse, poursuit ce qu'il appelle "le chemin qui mène vers l'au-delà par l’expression du geste".
Présent en résonance avec les barils de Dix10, Speedy Graphito a notamment une oeuvre percutante couvrant les murs d'une pièce et réalisée in situ.
La thématique : la ville devenue un immense panneau publicitaire dont toutes les composantes sont identifiées par les logos publicitaires qui régissent également la vie quotidienne des individus soumis à la dictature des marques.
Ode aux femmes lisses de Claude Como
Changement radical de registre pictural avec Claude Como.
Peintre qui se revendique Diane chasseresse, elle revisite l'histoire de l'art, le symbolisme et l'allégorie animale avec ses séries "La comédie humaine", "Le triomphe d'Ode" et "Les trophées de la peinture".
A côtés des représentations animales de ses proches, elle met en scène, et en peinture, une figure féminine, qui comme la femme baudelairienne, est toujours différente et toujours la même au gré de ses phantasmagories.
L'oeil de Jean Faucheur
Jean Faucheur, peintre, sculpteur et photographe, cofondateur avec Claude Closky du collectif Les Frères Ripoulin, détourneur d'affiches et acteur de la figuration libre, pour qui "la rue c’est les nouveaux Beaux-Arts" présente de superbes sculptures et un travail photographique sur la thématique récurrente de l'oeil.
Les carpes koï de Dominique Larrivaz aux Frigos
Qui ne connaît pas le petit bouledogue "couillu" qui qui orne une des façades de la cité d'artistes "Les Frigos" dans le 13ème arrondissement parisien ? Son auteur est Dominique Larrivaz.
Contraste entre les figures découpées des CRS qu'il avait accroché aux arbres du Bois de Boulogne et qui, à l'entrée de cette exposition, accueillent le visiteur et la déclinaison des carpes koï, façon laque chinoise, appariées en couples étrangement sensuels.
Dominique Larrivaz a également tranformé une pièce à verrière en aquarium géant dans lequel les poissons folâtrent avec des batraciens. |