Après notre passage à la billetterie, un son de violon vient nous cueillir à l'entrée de la salle, Picastro est déjà en plein set.

Ce trio canadien, composé d'une chanteuse jouant guitare et violon, d'un batteur, et d'un second violon, aux allures de geek, distille une musique à l'ambiance Velvet Underground, moins talentueux, mais tout aussi dopée.

Le jeu hésitant de la guitariste, l'ambiance vaporeuse, tout cela n'est pas très intéressant, ce n'était peut-être pas le bon soir pour écouter cela.

Viennent ensuite Psychic Lyrikah qui, ce soir, sont accompagnés de Robert le Magnifique qui s'occupe de la basse, des scratch et autres illustrations sonores.

Arm dont le flow est constant et la voix neutre, déclame des textes à l'écriture affûtée. Une présence scénique posée et imposante sont les composantes majeures d'Arm qui vit ses textes, comme d'autres vivent le concert.

Visiblement le public présent, connait et apprécie le personnage et son art. A la guitare, Olivier Mellano fait sortir de sa guitare des sonorités tour à tour aiguës, tranchantes, apaisantes en fonction de l'ambiance des textes de son front man.

Robert le Magnifique, appui nécessaire à l'ensemble, fait son show derrière sa platine, son jeu de basse pose les textes et dirige la guitare vers des sentiers où le groove est leur allié. Lors du dernier titre, Arm se saisira d'une guitare pour un final chaotique et plutôt rock n' roll ma foi.

Changement de plateau, Expérience vient installer son espace scénique. On peut apercevoir un vieux clavier Apple qui traîne sur la scène, quelques guitares, dont une n'a plus que les trois cordes aiguës, une petite montagne de transfos pour diverses pédales d'effet, mais nous y reviendrons plus tard.

A peine entrés sur scène, les trois toulousains enveloppés de fumigènes, entament par un titre puissant de leur prochain album, "Un Larme dans un Verre d'Eau".

Le son est fort ce soir, et ce sera comme ça pendant tout le concert. Michel, visiblement très content de jouer, entame une joute entre guitare et basse avec Francisco.

Les titres se suivent, sans temps mort ou presque. L'excellent "Les Aspects Positifs des Jeunes Energies Négatives" semble mettre tout le monde dans un état second, au moins pour ceux qui ont pu rester de marbre jusque là.

Michel est obligé de "calmer le jeu" pour reprendre son expression et fait monter sur scène Mary Jane pour "Something Broken" et un titre plus ancien, dont le titre m'échappe encore.

Puis l'énergie revient progressivement en crescendo, tant et si bien que la technique défaille, l'un des fameux transfos empilés rend l'âme, privant Michel d'un moment de bonheur complet lors d'une envolée, en lui coupant littéralement la chique. Ces petits soucis techniques couperont l'élan du groupe sur deux titres, mais Expérience, se rattrapera. Une excellente prestation, malgré cela.

Il est encore plus évident sur scène que sur l'album, que le trio a laissé plus de place à la composition, tout en conservant cet aspect des textes qui fait qu'Expérience est un groupe unique.

Lors du rappel, Arm se joindra au trio pour chanter sur l'un des meilleurs moments de la soirée, "La République Invisible", achevant le public, le laissant haletant, tous comme les musiciens. Expérience est de retour, qu'on se le dise.