Mademoiselle K est cette année encore dans beaucoup de festivals, et vraiment partout dans la presse. Partout, tous les jours, quelque part ou ailleurs, il y avait du Mademoiselle K.
Et tous et toutes disaient la même chose : qu’elle est créative, qu’elle est originale, qu’elle est rock, oh là là quel "K". Si, si, grosse inspiration chez les rédacteurs en cette fin de printemps. Mademoiselle K était donc l’espace d’une fenêtre médiatique bien maîtrisée la nouvelle coqueluche du paysage rock exigent.
L’album en main, je vais donc plein d’espoir le glisser dans le lecteur cd : enfin une contre offensive à la guimauve de Raphael, un sursaut de bruit et de fureur en français, une alternative à Empyr. Plus dure fut la chute.
A l’écoute, on aura beau dire et faire des phrases alambiqués, Mademoiselle K, ce n’est ni une révélation, ni du grand art. Et ce n’est même pas terrible du tout.
Ce qui frappe en premier lieu, c’est ce phrasé totalement haché, et ces phrases non écrites. Les paroles sont nazes, et le chanté digne d’un bambin balbutiant. Alors il y a des cris, des bruits, quelques notes, mais jamais une mélodie, et jamais de plaisir à écouter aucun de ces 12 titres.
On dira que c’est du rock, et que dans le rock il y a de tout.
Certes, les musiciens sont sans doute très bons, mais dans cet album, ce n’est pas flagrant. Il faudra un jour comprendre que le rock, ce n’est pas seulement un combo guitare basse batterie, ni un look, ni une attitude, ni seulement des références... Le rock, c’est à la fois tout cela et rien de tout cela. Mademoiselle K se situe dans le néant entre ces deux infinis inconnus.
S’il fallait définir cet album, je dirais qu’il s’agit d’une forme de musique rythmique absolument élitiste, esthétisante et qui ne sonne pas. Le grand public peut se laisser prendre, comme d’habitude, les médias se laissent plus ou moins acheter, comme d’habitude, mais au fond, Mademoiselle K, c’est déjà dépassé. Et ce n’est pas avec des artistes de cette trempe que l’on va relancer le marché du disque. |