Salle comble mercredi soir à l'Elysée Montmartre où les
générations se mêlent pour accueillir Tom McRae.
Le décor est sobre, les lumières chaleureuses, à l'image
du chanteur dont le physique gracile laisse peu deviner la puissance de sa voix,
aussi chaude que le velours pourpre des tentures qui habillent la scène.
Après une première partie pleine de promesses avec le groupe
BELL X 1 qui se produit pour la première fois en France
et que je vous invite à découvrir, Tom arrive sur scène.
Egal à lui-même, il égrène et entremêle les
titres de ses deux albums de cette voix posée qui le caractérise,
impressionnante de justesse dès la première note. Derrière
lui, les musiciens s'effacent et semblent savourer ses moments où Tom
chante a capella ou accompagné d'un seul instrument et bien sûr
du public car le public est conquis et reprend en chœur ses chansons.
Tom jubile, autant que puisse le laisser paraître sa réserve naturelle
et va même jusqu'à le dire dans un français hésitant
qui fait craquer les filles de l'assistance. Ah, ces Anglais qui s'essaient
à la langue de Molière… on adore !
Mais bien vite, il retrouve sa gravité pour évoquer le conflit
irakien, qu'il qualifie d'immoral, illégal et injuste. Au passage, il
égratigne Blair et Bush allant même jusqu'à modifier les
paroles d'une de ses chansons au leitmotiv, très évocateur "
si les mots tuaient, j'épellerais ton nom ", tout un programme !
Puis il loue la position de la France dont nous devrions, selon lui, tous être
fiers.
Malheureusement le concert s'achève trop rapidement et laisse un arrière
goût d'inachevé. En effet, il manque bel et bien ses " happy
songs " que Tom aurait aimé nous offrir comme il l'avoue timidement.
Reste cependant une présence, une ambiance feutrée créée
par la seule magie d'une voix et quelle voix ! Un enchantement en somme.
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