Le samedi débutera sous une courte pluie fine. Une première en trois ans ! Le temps de s'abriter à l'Auditorium pour écouter Scout Niblett. Commençant seule à la guitare, se retrouvant plus tard à la batterie ou accompagnée d'un batteur en milieu de set, on remarquera surtout sa reprise de "Scrubs" de TLC, "Kidnapped By Neptune", un "Hide And Seek" plein de tension et explosant dans un déluge de décibels, "Kiss", "Do You Want To Be Buried With My People" ou "Nevada".
Un concert donc basé principalement de son album This Fool Can Die Now de 2007. Durant le concert, la frêle Scout demanda au public de lui poser des questions : "How is Steve Albini like ?", "Really nice" répondra-t-elle. On peut d'ailleurs se demander si le fabuleux ingénieur du son n'était pas aux manettes du concert tant on pouvait retrouver sa pate dans le son ultra précis de cette heure de bonheur.
Originalité (je crois) cette année, le stand Myspace propose de courtes séances acoustiques. Stephen Malkmus succède à Lightspeed Champion. Un peu pris de cours, Stephen demande au public les titres qu'il désire le voir interpréter. Forcément, 4 des 5 titres joués seront des morceaux de Pavement. Qu'il est difficile d'avoir sabordé un groupe au sommet de sa gloire...
La scène CD Drone accueille Fanfarlo. Je ne sais que peu de choses d'eux, quelques titres entendus d'une oreille dilettante. Et bien les jeunots sont diablement efficaces ! Très beirutiens, les musiciens s'échangent les instruments. Là encore, on a affaire à un groupe post Arcade Fire à l'évidence.
Silver Jews et Stephen Malkmus And The Jicks me laisseront une impression bizarre.
Celle que ces compères d'il y a 20 ans ont fait le tour. Un moment de platitude suit et précède un moment plus catchy. Je m'ennuie.
Retour à l'Auditorium pour Throbbing Gristle. Tentures autour de la scène, kitchitude et expérimentation sonore désuète au programme. Erreur.
S'il est peut-être étonnant de voir une reformation de la sorte dans un lieu que l'on peut qualifier d'"établi", les vieux n'ont pas perdu la main et même si l'interprétation est peut-être un peu scolaire – tout le monde vieillit – on en prend plein les oreilles et l'amateur de musique industrielle apprécie.
"Bob Weston (bassiste de Shellac) est aux manettes de la console de Mission Of Burma !" me dit-on. J'abrège mon casse croûte pour aller voir ça... L'acolyte de Steve Albini est bien là, à se demander vraiment si l'Electrical Audio n'était effectivement pas aux manettes du concert de Scout Niblett... Le groupe a l'habitude de travailler avec les chicagoiens et ça se sent. Un implacable "That's When I Reach For My Revolver" démontrera également que de bonnes oreilles font la différence lorsqu'il s'agit de sonoriser un concert dans un lieu difficile. Le seul bon son de tout le festival pour la scène Vice, malheureusement. Il s'agit sans doute là de la plus importante amélioration à apporter l'année prochaine.
Le grand moment du troisième jour, minuit, l'heure de Shellac ! Rituel habituel du bleu de travail pour Steve Albini lors du soundcheck, qui se révèle être plutôt une discussion entre les musiciens.
S'il y a affluence devant la scène ATP, on sent moins de pressing qu'en 2006 à l'Auditorium lors de leur rocambolesque prestation ayant mis l'équipe de securité sur le qui vive ou lors du concert de Modest Mouse sur cette même scène en 2007.
Mon rendez-vous annuel avec Shellac fut, pour resumer, énorme. Aussi intense, précis et foutrement impressionant qu'en 2006. Reprenant les titres de leur Excellent Italian Greyhound de 2007 de manière beaucoup plus maitrisée que leur de leur précédente tournée, revenant au son d'Action Park qui aura d'ailleurs une large place dans la setlist. Les titres sont tout le meilleur d'un des plus impressionnants groupes de scène qui soit. Un régal auquel Scout Niblett viendra prendre part lorsqu'il s'agira de démonter la batterie de Todd Trainer.
On en redemande ! Et ce dès la séance hivernale du festival ! |