L'an passé, l'organisation de Musiques en Stock avait invité l'équipe de Froggy Delight à venir découvrir le Festival Musiques en Stock : un festival de 4 jours au coeur des montagnes, en plein centre de Cluses. Un festival où gratuité et convivialité riment avec qualité et créativité.
Au programme ce soir, du dub et du rock : les Lauréats du Tremplin dont la finale s'est déroulée la veille, le 2 juillet, Victori4, Les Hyènes, La Phaze et Zenzile.
Le festival commence avec un léger retard de 30 minutes, sous le regard d'une cinquantaine de courageux spectateurs armés de parapluies et de ponchos. Un festival qui ne sera point boueux (pour une fois), environnement citadin oblige.
Victori4 (prononcer Victoria) a le privilège d'ouvrir la Grande Scène après avoir conquis le Réservoir la veille, tremplin pour la scène régionale et en Suisse (thème pop-rock pour 2008).
Arrivée au milieu du set (la faute aux bouchons genevois), je découvre le groupe sans grand enthousiasme, ayant l'impression d'écouter une formation sans personnalité distincte, rien ne me marque vraiment.
Peut-être un manque d'attention de ma part, occupée à trouver mes marques et à slalomer entre les gouttes de pluie, peut-être une certaine retenue de la part des artistes, pas encore habitués à des scènes d'une telle envergure...
Quoi qu'il en soit leur public est déjà là, essentiellement jeune et féminin d'après ce que je peux entendre, et que le charme du jeune chanteur ne laisse pas de marbre.
En rentrant, un petit passage sur leur MySpace pour en apprendre davantage sur eux me surprend très agréablement : un rock affirmé, sensible, doux et planant à la fois. Je vous invite vivement à leur prêter une oreille attentive, voire deux. Ai-je bien vu le même groupe sur scène ? Affaire à suivre !
Le public ne peut pas s'ennuyer pendant le changement de plateau, puisque le groupe déambulatoire Tribal Percussions prend le relais : musique afro-brésilienne, pour percussions et déhanchements endiablés. Impossible de rester immobile dans de telles circonstances ! Un peu de soleil musical qui en arriverait presque à faire oublier les gouttes ! L'autre animation est assurée par Le Réveil des Vilains. Des énormes boites cubiques et colorées, surmontées de têtes en forme d'oeuf aux expressions naïves. Des jouets géants sur pattes qui cherchent désespérément compagnie... Quand ils l'ont trouvée, ils se posent au sol, pour laisser jaillir des personnages mi-bouffons, mi-...vilains, comme des petits diables. Un esprit un peu Tim Burton pour un mélange affreux-comico-moche. Eclats de rire garantis !
Après cet intermède, on enchaîne sur Les Hyènes, que l'on peut qualifier en deux mots : énergie brute.
La formation de quadragénaires est ce soir en formation trio, avec notamment Denis Barthe à la batterie et au chant, le batteur de Noir Désir...
Un groupe qui envoie du lourd si je puis dire, avec une reprise d'AC-DC (reprise également de l'attitude du grateux allant de long en large sur la scène) et de Motörhead pour le dernier morceau.
Une énergie sans calcul, des paroles crues, un groupe totalement rock habitué de la scène : "nous, on nous paie pour arrêter !" (propos du guitariste jouant à mi-temps avec la guitare sur ses épaules).
Sur un de leurs titres, l'instant est particulièrement comique : le refrain consiste simplement à... hum... aboyer : "ouaf ouaf". Un fan dans la foule encore assez clairsemée joue tellement bien le jeu qu'un chien (un vrai) lui donne la réplique à plusieurs reprises.
La place de Cluses est maintenant bien peuplée pour la suite de la soirée, la pluie s'est arrêtée.
On enchaîne avec La Phaze. J’ai découvert ce groupe deux semaines plus tôt en première partie de Manu Chao, et j'ai de nouveau été impressionnée.
Drum n'bass, punk, down-tempo, electro, rock musclé, un groupe engagé avec une présence sur scène tout simplement impressionnante !
On aurait pu se demander combien de temps ils peuvent tenir à ce rythme, à sauter partout et à déployer une énergie enragée. Un petit moment plus calme, mélodique et profond, version accordéon, pour le titre "La Langue". Petit bonheur. Le concert s'achève, avec un public plus excité que jamais !
La soirée se conclut avec un groupe de choix, Zenzile, ambassadeur du dub en France, aux accents très rock.
On alterne entre morceaux purement instrumentaux et ceux où la chanteuse Jamika pose sa voix chaude. Un rythme entraînant, lancinant, ponctué d'instants reggae, qui donne envie de suivre le mouvement. Excellent moment du festival. Le public s'est rajeuni et ne fume pas que des Malboro.
La suite : The Blakes, The Heavy, Mademoiselle K et The Bellrays. Et en plus il fera beau ! |