Commédia dell'arte avec l'Académie Internationale des Arts du Spectacle, mise en scène de Carlo Boso, avec Gustavo Araujo, Ciro Cesarano, Clothilde Durupt, Fabio Gorgolini, Adeline Hocdet, Sophie Magnaud, Nicolas Marthot, Audrey Saad et Adrien Zerbib.
La commedia dell’arte et ses personnages fougueux et gesticulants a encore de beaux jours devant elle. Car quand les revirements de situations s’accumulent, que les amoureux se bousculent au portillon et que les péripéties se multiplient, la commedia dell’arte se déploie, la trame n’en finit pas de s’étendre et le public ne sait plus où donner de la tête face à ces personnages virevoltant sur scène de façon tapageuse.
C’est dans cet esprit et autour du personnage-type Scaramouche ("Scaramuccia"), dont le nom signifie "petit batailleur", un serviteur un peu brigand, habile et vif d’esprit, un brin à l’image du Scapin moliéresque, que se déroule la joyeuse mascarade de Carlo Boso.
Lorsque Scaramuccia revient de guerre et retourne au village, il y retrouve nombre de personnages et voit s’y dérouler moult péripéties : tandis que le Juge va prendre pour femme Lucrecia, celle-ci fait aussi chavirer le cœur d’un Marquis étranger, appliqué tout autant à séduire Violetta, la fille du Juge. Cette dernière est aimée de Cinzio, neveu de l’aubergiste Amelia, elle-même amoureuse de Scaramouche. Le serviteur du marquis Pulcinella compte, quant à lui, fleurette à Franceschina, la servante de Violetta et prend le parti avec Scaramouche, de mettre fin à la misère qui les accable, en volant les tapis du Juge…S’en suit un enchaînement de péripéties mêlant danse, chant et batailles…
Ce Scaramouche donne son titre au spectacle mais, finalement, comme l’annoncent les comédiens au début : ils en sont chacun d’entre eux le principal protagoniste. L’histoire ne s’avère alors pas primordiale : on en arrive à un tel imbroglio, qu’on savoure le spectacle tout simplement, retrouvant au hasard des péripéties, telle ou telle première intrigue venue s’annoncer au départ et réapparaissant au détour d’une aventure nouvelle.
Il arrive aux comédiens, emportés par leur élan, de nous perdre un peu, de par leur babillage parfois accéléré, mais le plaisir de la commedia dell’arte revisitée avec talent est là : sans transcender le genre et dans la mouvance actuelle des comédies revues au goût du jour (références à l’actualité et incursions musicales contemporaines inclues), les élèves de l’Académie Internationale des Arts du Spectacle ne déméritent pas et font preuve d’une belle cohésion au sein du petit chapiteau du Collège de la Salle. |