Et voilà, la 15ème édition du "Festival International de Benicàssim" (le FIB pour les intimes) organisé par la S.A Maraworld et sponsorisé par Heineken a pris fin. Il me faut vous raconter notre périple.
Je dis "notre" car je suis accompagnée d'Emmanuel Deniaux, photographe toulousain qui nous gratifie des superbes clichés associés à cet article. L'histoire qui suit est racontée à travers les yeux neufs d'une donzelle aux oreilles vierges (sacré concept).
Tout commence le jeudi 17 juillet au matin. Arrivée sur Benicàssim, mission première du festivalier qui s'y prend au dernier moment et qui ne veut pas aller à l’excellent camping proposé par le festival : trouver un hôtel. Tous sont bondés et on a tôt fait de se retrancher sur l'hôtel le plus cher du coin... soit disant 4 étoiles : "L'Orange Intur". Un petit conseil, si un jour vous voulez le tenter : abstenez-vous ! Chambre sale, minuscule, odeur nauséabonde de poisson pourri, le jus de fruit n'y existe pas et vous boirez votre bière dans un gobelet en carton Coca-Cola. Sacrilège !
Votre humble serviteur étant enceinte de 5 mois, j'ai moyennement goûté leur prestation (ou comment prendre conscience du "luxe" à la française…).
Jeudi 17, c'est également le premier jour de festival.
15h : Il nous faut entrer sur la zone pour récupérer les pass presse... Ah oui, mais pour accéder à ladite zone, il faut présenter le fameux pass. Devant le zèle du service de sécurité, on fait donc le tour de toute l’immense zone sous un soleil de plomb, tragédie. Nous récupérons enfin le sésame et l'accréditation pour se garer. Cela nous aura pris à peine… 2h.
19h30 : Début des festivités. Trois scènes sur quatre fonctionneront ce soir. L'escenario verde (scène principale), la Vodafone FIB club et la Samsung pista POP. Le service d'ordre est impressionnant et tout est très bien organisé. Juste à coté de l'assistance médicale, des tribunes sont prévues pour les détenteurs de pass presse, VIP, handicapé…
Des commodités sont installées un peu partout sur le site pour le bien-être de la foule. Des stands de ravitaillement (liquides (alcoolisés ou non) et solides (de la petite salade au hot dog en passant par la case taboulé) sont disséminés pour parer à toutes les envies. En cherchant bien, on trouve même des capotes gratos. C'est le mélange détonnant de tout festival réussi. Ça et bien entendu, la bonne musique !
D'ailleurs, il est 20h, le soleil décline, et les premières notes s'élèvent sur la scène principale. Peu de monde dans l'assistance. C'est Aldo Linares qui ouvre le bal, comme depuis quelques années apparemment. Malheureusement pour le DJ electro/pop, personne ne semble se rendre compte qu'il a fini ses balances… Moi non plus d'ailleurs.
A 20h30, Krakovia prend le relais pour 50 minutes de Punk/Rock entraînant ! La foule s'amasse et accueille un chanteur à la crête rousse accompagné d'une pin-up décolorée et tatouée pour apporter la touche de Glam du groupe. Les rythmes sont énergiques et rapides, et allez savoir pourquoi j'y décèle comme un air de Béruriers Noirs et de Panthère Rose (oui oui vous avez bien lu !). La bimbo accumule les danses aguicheuses s'effeuillant petit à petit pour finir en body. Le show prend fin lorsque son punk de partenaire l'enlève. Le public est conquis.
Pendant les changements de plateau, des écrans géants retransmettent les éditions précédentes du FIB. Pas de temps mort !
21h40, Nada Surf récupère un public échauffé, prêt à écouter son pop/rock aux relents de romantisme, la trompette aidant à l'ambiance.
Le bassiste, quant à lui, est déchaîné et le jeu avec les festivaliers est bien présent.
On remarquera les superbes baguettes "tunées" du batteur avec leur embout vert lumineux. Nada Surf nous sert là un petit concert plaisant et bien propret, comme il sait faire. Les fans apprécieront…
Changement de lieu, direction la scène sponsorisée par Vodafone !
A 22h, le groupe Single est le premier à chauffer les planches ! Je reste le temps de trois chansons. Mais c'est quoi ça ? De la musique tahitienne ? Non… un groupe de pop espagnol. Ah…
Je fuis alors vers la scène Samsung qui, aux mêmes horaires, nous laisse découvrir Dj Mamarracha. C'est la dure loi du festival, plusieurs programmations pour un même horaire… Le choix est parfois cornélien. Mamarracha a l'air de se demander ce qu'il fait là… L'ennui total, mais les amateurs de DJ's n'en ont cure et s'éclatent sur la piste.
C'est l'heure de faire une petite folie et de s'acheter de quoi manger. Comptez 4€ la part de pizza et 2,5€ la petite bouteille de flotte. Mais ils sont malins et on y reviendra car la pizza, garnie et cuite au four devant nos yeux émerveillés (et oui, il m'en faut peu) est délicieuse !
Coup d'œil à la montre, déjà 22h50 et Sigur Rós n'attend pas. D'ailleurs, je fais bien de ne pas en manquer une miette car c’est une pure révélation à mes yeux !
Cette formation qui nous vient tout droit de Reykjavík en Islande nous offre 1h30 de pur bonheur.
Lorsque le chanteur entame sa première chanson armé de sa guitare qu'il caresse d'un archer (voire des dents !), le public se tient la tête et plonge droit en plein rêve. C'est tout simplement surnaturel !
Le décor nous invite au voyage, on se voit bien flotter dans ces grosses bulles de savon servant de décor. Les larmes des fans jaillissent lorsqu'il se met à tenir une note durant ce qui semble une éternité. On voudrait ne jamais le voir s'arrêter.
La deuxième chanson retentit et le changement d'ambiance est total. Nous voilà face à Edward aux mains d'argent, en costume de Tsar, baigné dans la lumière bleue crue des projecteurs. Tout est si futuriste, jusqu'au maquillage du chanteur.
Les trompettistes m’évoquent le film Orange Mécanique coiffés de leur chapeau melon blanc et du costume associé. Violons et violoncelle s'élancent, flûte et batterie accompagnent tandis que le clavier se joue en quatre mains.
La voix cristalline du chanteur nous emporte et la fin du concert n’est que plus frustrante tant le show était planant. La foule en redemande mais l’organisation minutée du FIB ne peut se permettre un rappel.
Il est 00h20 et ma grosse tendance "poule" m'entraîne à rentrer à l'hôtel. Je laisse alors Manu continuer la soirée seul.
Une demi-heure de changement de plateau pour déposer ma douce à l’hôtel situé à 5 minutes et essayer d’être de retour pour le début du concert des Mates of State.
Honnêtement, depuis le début du festival, mis à part Sigur Rós et Nada Surf, je ne connais personne. Vous me direz, pour un festival à l’étranger qui plus est, qui axe sa programmation pour plaire à un public anglophone, ce n’est pas forcément étonnant. Ce n’est pas non plus pour me déplaire car avide de découvertes, c’est l’occasion de me dégourdir les oreilles.
La pop-rock du duo américain des Mates of State continue donc la soirée de fort belle manière.
Une formule simple : un orgue, une batterie et la jolie voix de Kori Gardner. Les morceaux sont joyeux, poppy à souhait et les mélodies fraîches et simples.
Les voix se croisent et sont parfaitement agencées. Un peu de fraîcheur à découvrir, vous ne serez pas déçus.
Hélas, je ne peux rester plus longtemps car le concert de Facto Delafé y Las Flores Azules est sur le point de commencer. Je ne me suis pas encore fait aux trajets optimaux pour aller d’une scène à l’autre et je rate les premières minutes du concert. Le chapiteau qui les accueille est bondé et je suis quelque peu étonné de voir autant de monde pour ce groupe "inconnu" dans notre contrée. Devant les nombreux fans qui scandent les paroles du groupe, je commence alors à comprendre le principe de la scène Vodafone. En effet, il semble que les petits groupes à la mode vont défiler sur cette petite scène durant les quatre jours que dure le festival. Cela se confirmera d’ailleurs avec les concerts qui suivront sous ce chapiteau.
Le trio de FDFA (je raccourcis le nom, vous m’excuserez) nous propose une pop paisible sur une musique calme et groovy. Mise à part les chœurs chantés par la belle Helena, les voix sont posées en rap. Le tout donne une musique bien agréable et plutôt dansante. Je ne suis pas vraiment fan mais j’admets que le tout est vraiment joli et parfaitement produit.
Black Lips sera pour moi le dernier concert de la soirée. En effet, la fatigue commence à se faire sentir et le groupe finira de me persuader que mon lit est un excellent endroit.
Black Lips est un concentré d’énergie et le surf rock du quatuor est vraiment délirant.
Par contre, le début du concert est une vraie parodie digne des plus grands humoristes. Notre cher guitariste à la dentition qui rendrait jaloux un Joey Starr, a vraiment trop abusé du sponsor (Heineken) et manque lamentablement de tomber à chaque accord.
Je ne parlerai pas du chanteur qui se prend le pied de micro tel un héros de dessin animé se prenant un râteau posé nonchalamment sur le sol. Le batteur passe un roulement sur deux. Le bassiste tire à peu près son épingle du jeu mais le tout n’est pas vraiment concluant. D’accord, le groupe ne se prend pas au sérieux mais d’arriver aussi minable sur scène pour faire "cool", désolé mais très peu pour moi.
Cette première journée fut quand même très enrichissante. Morphée m’appelle et je ne peux résister. |