Début
de la fin ou courte recréation à la Macca, toujours
est-il que Jonny Greenwood (le guitariste touche
à tout de génie de Radiohead pour les incultes
ultimes vivant sur Mars) a sorti son premier album solo.
Il ne s'agit, en réalité, pas d'un véritable
disque mais de la bande originale du prochain film de Simon
Pummel, réalisateur de films de science-fiction britannique
bien connu. Que les fans de la formation d'Oxford se rassurent immédiatement,
aucune voix n'y figure ; la seule patte officiellement identifiée
du collectif se résume à un peu de basse du frère
Colin en plage 11 et quelques remerciements à Colin, Thom,
Ed et Phil.
Les chansons du groupe étant signées collectivement,
cet exercice devrait permettre de renseigner sur l'apport du guitariste
: de Radiohead, il est justement question dès le départ
avec "Moon Trills" dont les accords rappellent
étrangement ceux de "Pyramid Song". Quoi de plus
logique donc que de retrouver quelques réminiscences de l'époque
electro-expérimentale de "Kid A", notamment dans
l'usage des cuivres ("Splitter","Milky
Drops From Heaven") rappelant parfois Miles Davis.
Aucune indication n'étant portée sur l'objet quant
à sa date de conception, on en viendrait presque à
se demander si certains titres ne sont pas tout bonnement des démos
de l'époque tant les similitudes sont frappantes. Pourtant
à mesure que défilent les plages, l'étiquette
de disque de Jonny Greenwood s'estompe, laissant l'auditeur pénétrer
une authentique musique de film au travers de courtes ambiances
sans réel fil directeur si ce n'est une morose tonalité
ambiante.
La manière d'expérimenter et d'appréhender
la construction des morceaux n'est pas sans rappeler les génies
teutons du kraut rock, à savoir Neu !, surtout leur
première période. Pour le reste, le fan de Pink Floyd
se délectera de passages très "Atom Heart Mother"dans
l'esprit, notamment sur "Convergence", superbe cacophonie
orchestrale de couverts digne de "Alan Psychedelic Breakfast".
Pas le disque de l'année mais fort agréable à
écouter tout de même : ne reste plus désormais
qu'à voir le film !
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