Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Marie Modiano
Interview  (Paris)  15 septembre 2008

Chez elle, Marie Modiano nous a accueillis pour notre triathlon habituel : interview, photo et session. Avec sourire et décontraction, elle se prête au jeu des questions. Vous qui êtes parisiens, vous l’avez sûrement remarquée sur les affiches dans le couloir du métro, cette fille photographiée de profil, avec une longue franche à la Françoise Hardy, devant quelques lignes ou câbles d’un pont suspendu.

Si, à la manière d’un entretien d’embauche, je vous demandais de me résumer votre parcours et pourquoi vous vous sentez faite pour le job ?

Marie Modiano : Par rapport à la musique, à partir du moment où j’ai commencé à composer mes premières chansons, je me suis dit que c’était vraiment ça, que c’était évident. Cela mariait l’écriture à la musique. Ce que j’aime bien dans ce métier, ce sont ces phases un peu solitaires de composition. On partage après un peu plus avec les musiciens en studio, puis la scène. Pour moi, c’est complet.

Que faisiez-vous il y a cinq ans, il y a dix ans?

Marie Modiano : J'ai fait un peu de théâtre, j’ai fait une école d’art dramatique à Londres. Ensuite, j’ai eu un engagement dans une pièce de théâtre, cela a duré pas mal de temps. En fait, ce qui me plaisait le plus dans cet engagement, c'est que l'on voyageait, on allait dans pas mal de pays. C’est surtout ça qui me plaisait mais moins le métier de comédien. Ce n’est pas pour moi, j’avais besoin de faire mes propres choses. Et du coup, j’ai fait des études de langues, de chinois et parallèlement je commençais à composer. Après, j’ai eu une forme de déclic et je n’ai fait que cela. Je pense que pour la musique, il faut aussi faire des choix. Il faut être complètement dans son métier. Cela demande tellement de temps et d’énergie. Du coup… enfin il y a des gens qui y arrivent.  Mais moi je suis obligée de ne faire que ça. Déjà, c’est dur de faire bien une chose, alors plusieurs…

Comment s’est passée la conception d’Outland ? Vous la définiriez comme un projet collectif ou personnel ?

Marie Modiano : Les deux, en fait. Le réalisateur est aussi la personne avec qui j’ai écrit certaines musiques, c’est Peter von Poehl. J’avais rencontré Peter pendant l’enregistrement de mon premier album à Berlin. Il m’avait fait écouter, et ce n’était pas encore sorti, ses chansons et son album. Tout de suite, dès que j’ai entendu ce disque, je me suis dit : "voilà quelqu’un avec qui j’aimerais vraiment collaborer" et mon instinct me disait que peut-être, nos deux univers pourraient bien fonctionner ensemble. Je lui ai montré des chansons que j’avais écrites et après, on a commencé à travailler ensemble. Les choses se sont faites de manière très fluide et naturelle, ensemble. A la fois c’est personnel et à la fois le fait de collaborer avec quelqu’un, le fait que ça se passe bien, c’est encore plus personnel même quand il y a quelqu’un d’autre qui participe.

Vous vous montrez critique vis-à-vis des musiques, des arrangements ?

Marie Modiano : Vis-à-vis des musiques, la base en général, c’est moi qui la fais : donc critique envers moi-même et quand on a travaillé sur des chansons ensemble, du coup on essaie d’aller plus loin dans la musique, on était d’accord sur tout. Et pour les arrangements, on a eu pas mal de discussions en amont, je lui expliquais comment j’envisageais les choses et en fait, il a un vrai talent de réalisateur, en même temps de mettre vraiment sa patte dans ses chansons et en même temps, de ne jamais empiéter sur mon univers, d’être au service en fait des chansons.

Donc vous pensez que c’est une expérience qui va continuer ?

Marie Modiano : J’espère.

Est-ce qu’il y a des influences musicales qui apparaissent sur votre deuxième album qui ne se trouvaient pas dans le premier ?

Marie Modiano : J’ai pas mal écouté de folk anglaise des années 60-70, des choses assez obscures, ou moins obscures comme Donovan. Après inconsciemment, si on a écouté beaucoup de musique avant, elles font partie de vous et cela vous influence d’une manière ou d’une autre. Il y a eu plein d’influences diverses.

On ne sent pas trop la musique chinoise.

Marie Modiano : Non (rires)  oh, peut-être… C’est vrai que pour la musique, ce n’est pas trop ça qui m’a influencée.

Pourquoi est-ce que vous avez intitulé votre album Outland ? Est-ce qu’on vit dans un monde duquel il faut s’échapper ?

Marie Modiano : Il y a plusieurs raisons. Il y a une raison simple, j’aimais beaucoup le mot, qui évoque à chacun quelque chose de différent, un mot qui n’existe pas vraiment. Quand j’étais en studio à Göteborg, un jour, je suis allée me promener entre deux prises, et il y avait ce nom de rue en suédois : Üttlangat ( ?). Même si je ne parle pas suédois, ça m’intriguait et je suis rentrée dans le studio et j’ai demandé au musicien : qu’est ce que ça veut dire üttlan, Outland ? Tout le monde avait une explication différente : ce qui est en dehors des frontières et en même temps à l’intérieur. Et du coup, cela me plaisait, un mot qui n'a pas vraiment de signification, et en même temps tout le monde peut comprendre à sa façon. S’échapper du monde actuel ? Pas trop en fait, ou plutôt se faire son propre monde.

Pensez-vous que les succès de Feist, de Keren Ann ont ouvert une voie, vous ont donné de la voix ?

Marie Modiano : Je pense que toutes les deux, elles ont beaucoup de talent, elles font des choses très belles. Vu qu’elles ont commencé quelques années avant moi, je pense que, pas que pour moi, pour plein d’autres filles ou même garçons – parce que je n’aime pas trop faire des catégories filles/garçons – ce sont tout simplement des gens… des bons artistes. Peut-être que ça ouvre des portes, pour un certain public, leur faire découvrir autre chose. L’important, c’est que Feist ou Keren Ann ont des personnalités très différentes. Et je pense que c’est ça qui est important pour chaque artiste. En même temps, il y a des sortes de familles, il y a des univers bien distincts les uns des autres.

Vous pensez qu’avant l’industrie musicale était un petit peu macho.

Marie Modiano : Elle l’est encore. Peut-être moins grâce à… quand on pense à PJ Harvey et des filles de personnalité comme Patty Smith. Cela a bien montré que des filles pouvaient écrire des chansons et avoir une très forte personnalité et influencer d’autres gens par la suite. Le fait de s’affirmer, d’être artiste à part entière, auteur, compositeur, chanteur parfois c’est comme si c’était plus… Il y a des critères physiques, c’est un peu déplaisant, je ne m'y reconnais pas du tout …C’est vrai quand on fait tout soi-même, on a des collaborateurs, c’est un peu étrange qu’une fille ne doive être juste qu'une interprète. Mais bon, ça existe, de moins en moins, car il existe énormément que ce soit ici en France ou dans tous les pays d’Europe, aux Etats-Unis, des artistes féminines très brillantes.

Quand vous faites des reprises, quels artistes distinguez-vous ?

Marie Modiano : J’ai fait pas mal de reprises différentes, pas mal de Bob Dylan ; et avec Peter, de Beck, Randy Newman, là une reprise d’une chanson que j’adore, des Bee Gees : "I started a joke". Dès qu’une chanson me plait, on pense à ça, ça pourrait faire une bonne reprise. Parfois, il y a des chansons impressionnantes, qui sont tellement bien interprétées, parfois il n'y a pas vraiment d’autres manières de les faire. Mais chaque chanson qui est une bonne chanson peut devenir une bonne reprise.

Certains titres sont des petites histoires. Est-ce que vous vous êtes essayée à d’autres formes d‘écriture ? Nouvelles, pièces de théâtre...

Marie Modiano : Pas vraiment. J’ai trouvé dans la chanson quelque chose qui me correspond. J’aime le format court et plus j’écris des chansons, plus j’ai envie d’en écrire d’autres.

Quelle est la question de journaliste qui vous irrite le plus ?

Marie Modiano : En fait, c’est que j’ai remarqué qu’il y a des interviews qui ne parlent pas du tout de musique. Alors, étant donné que là, quand on fait de la promotion, c’est pour défendre quelque chose, là c’est un album. Cela fait bizarre de ne pas parler musique.

Votre nom par exemple (ndlr : Marie Modiano est la fille de l’écrivain Patrick Modiano) ?

Marie Modiano : C’est vrai, c’est important pour moi quand on travaille beaucoup, quand on présente un travail, il y a presque un sentiment de perte de temps, quand on ne parle pas de son travail, mais d’autres choses qui n’ont rien à voir. Ca peut être un peu bizarre.

Et quand on vous pose la question : pourquoi votre album est en anglais ?

Marie Modiano : J’ai remarqué, ça s’est un peu démocratisé. Il y a plein d’artistes qui écrivent en anglais. En anglais, c’était pour moi plus naturel, comme si ce que je composais appelait vraiment la langue anglaise, donc plutôt que réfléchir à faire une version française des choses.  Les choses sortent souvent d’un jet et par rapport aussi à la sonorité des mots et peut-être à des influences que j’ai en moi, qui sont plus anglosaxonnes.

Et avec quels sentiments vous présentez-vous devant le public ?

Marie Modiano : Avant, on est toujours un peu anxieux. Mais c’est une joie, encore une fois quand on a gardé les choses pendant si longtemps pour soi-même, ou avec un groupe restreint de musiciens. Il y a un peu un sentiment libérateur de partager tout ça avec des gens.

Vous avez des dates de prévu ?

Marie Modiano : J’ai une date au Café de la Danse, le 29 octobre et plusieurs dates en province. Pour le Café de la Danse, cela risque d’être une formation guitare, basse, batterie, clavier. Et ensuite peut-être juste à trois. Mais c’est bien les concerts parce qu’il faut s’adapter à des formules différentes : à deux, à trois et chaque fois on a l’impression de revisiter.

 

Et si on vous proposait une collaboration, vers qui avez-vous le plus de désir d’artiste ?

Marie Modiano : Avec Peter von Poehl, c’est le parfait collaborateur.

Retrouvez Marie Modiano
en Froggy's Session
pour 3 titres acoustiques en cliquant ici !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Outland de Marie Modiano
Marie Modiano parmi une sélection de singles (mai 2011)
Marie Modiano en concert à La Cigale (30 mai 2006)

En savoir plus :
Le Myspace de Marie Modiano

Crédits photos : David Didier (la série complète sur Taste of Indie)


Sandrine Gaillard         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

• A écouter aussi sur Froggy's Delight :

Marie Modiano (15 septembre 2008)


# 21 juillet 2024 : La culture en forme Olympique

Avignon se termine et on fait le plein de spectacles formidables que nous avons découverts au festival OFF. Un peu de musique, des festivals, de quoi passer un bon été, sportif ou non ! Et pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.

Du côté de la musique :

Festival des Vieilles Charrues #32 et toutes les photos sur Taste Of Indie
retour sur le Hellfest #17 avec Green Lung, Houle, Satyricon et beaucoup d'autres
Festival Chauffer dans la Noirceur #32 :
le vendredi avec Mike Love, Gogol Bordello, Psychotic Monks et d'autres
le samedi avec TTrruuces, Faada Freddy, Slift et quelques autres
"In the sky wirh" Gérard Loussine
"Summer sampler #11" de Howlin' Banana Bands
"Mesdames" de Mesdames
2 petites découvertes : Alfs et Harun
et toujours :
"Postindustrial Hometown Blues" de Big Special
"That golden time" de Villagers
"La maladresse" de Leila Huissoud
quelques découvertes avec The Silver Lines, Inwoods, Djinn, Coeur Joie, Pop Crimes et ODA
et toujours :
"Les chants de l'aurore" de Alcest
on termine la saison du Morceau Caché par "Émission 33 - Alt-J, The Dream, analyse par Alt-J"

Au théâtre :

Spéciale Avignon :
"Nulle autre voix" au Théâtre Artéphile
"La ligne solaire" au Théâtre Le 11
"Le monde, point à la ligne" au Théâtre des Barriques
"La cabane de l'architecte" au Théâtre du Collège de La Salle
"Hamlet take away" au Théâtre de l'Atelier Florentin
"Toutes les choses géniales" au Théâtre La Condition des Soies
"Agathe Royale" au Théâtre des Gémeaux
"Comme on brûle encore" au Théâtre du Cabestan
"Entrée des artistes" au Théâtre des Halles
"J'aimerais arrêtée" au Théâtre Luna / Quartier Luna
"Les enfants du diable" au Théâtre L'Oriflamme
"Momentos" au Théâtre Girasole
"Venise, récit chanté d'un corp" au Théâtre le 11
"L'arbre de Mia" au Grenier à Sel
"Au creux de mon silence" au Théâtre 3S
"Des chèvres en Corrèze" au Théâtre Episcène
"Inavouable" de Théâtre La Manufacture
"Vive" au Théâtre du Train Bleu
"Brisby (blasphème !)" au Théâtre du Train Bleu
"L'art de ne pas dire" au Théâtre La Factory, salle Tomasi
"Constellation Bobin Leprest" au Théâtre Le Verbe Fou
"Femme non rééducable" au Théâtre du Balcon
"Métanoïa, le présage du papillon" au Théâtre La Factory, Chappelle des Antonins
"Normal" à La Scala Provence
"Le poids des fourmis" au Théâtre La Manufacture
"Les enchanteurs" au Théâtre des Gémeaux
"Cyborg Experiments #1" au Théâtre La Factory
"Cet amour qui manque à tout amour" au Théâtre Chapau Rouge
"Rêveries" au Présence Pasteur, salle Jacques Fornier
"160 000 enfants" au Théâtre des Lilas
"Anne Chrsitine et Philippe" au Tiers lieu La Respelid'/Carmel
"Blanc de blanc" au Théâtre Transversal
"Classement sans suite" au Théâtre La Luna
et également toutes les chroniques par théâtre :
Le récapitulatif des tous les spectacles d'Avignon chroniqués chez Froggy

Cinéma avec :
"Gondola" de Veit Helmer
"Aventurera" de Alberto Gout
"Karmapolice" de Julien Paolini
un DVD avec "Berlin boys" de David Wnendt
"Saravah" de Pierre Barouh
"La récréation de juillet" de Pablo Cotten et Joseph Rozé
"El profesor" de Marie Alché & Benjamin Naishtat
"Six pieds sur terre" de Hakim Bensalah
"Nouveau monde" de Vincent Capello
et toujours :
"La Gardav" de Thomas et Dimitri Lemoine
"Heroico" de Davis Zonana
"Roqya" de Saïd Belktibia
"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein

Expos avec "Résistance" de l'artiste Ukrainien Pinhas Fishel, Pavillon Davioud

Lecture avec :

Nos polars de l'été :
"7m2" de Jussi Adler Olsen
"La meute" de Olivier Bal
"Les effacées" de Bernard Minier
"Norferville" de Franck Thilliez
et toujours :
"Délivrées" de Delilah S. Dawson
"Un autre eden" de James Lee Burke
"Joli mois de mai" de Alan Parks
"Se perdre ou disparaitre" de Kimi Cunningham Grant
"Vic Chestnutt, le calme et la fureur" de Thierry Jourdain
"La cité des mers" de Kate Mosse
"Merci la résistance !" par un Collectif d'auteurs
"Mon homme marié" de Madeleine Gray
"Rien de spécial" de Nicole Flattery
"Le temps des cerises" de Montserrat Roig
"Neuf mois" de Philippe Garnier
"De sable et d'acier" de Peter Caddick-Adams
"Je ne suis pas un héros" de Eric Ambler
"Après minuit" de Gillian McAllister

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=