Si ce nouvel album de The Sea and Cake commence toute guitare dehors et fleure bon le Sonic Youth, ce n'est que pour mieux prendre ses aises avec la musique qui est la leur depuis déjà quelques 14 ans. A savoir une fusion du jazz, du rock et de la pop dans ce qu'elles ont chacune de plus mélodique et de plus excitant.
Toujours axé autour de Sam Prekop, le groupe n'a pas changé et se compose donc également de Archer Prewitt, Eric Claridge et bien sur John McEntire, illustre batteur exerçant notemment ses talents de batteur au sein de Tortoise (excusez du peu).
A peine 1 an s'est écoulé depuis leur précédent disque et hormis quelques apparitions live, le groupe ne semblait pas en train de composer aussi rapidement un album,chacun ayant plus ou moins mené des projets parallèles. Car Alarm annonce donc un groupe au complet pour un disque destiné à tout le monde !
Car oui, la musique de The Sea and Cake est accessible malgré le savant mélange de rock, pop et jazz orchestré de main de maître par le groupe. A noter entre parenthèses que la production, par ailleurs impeccable, revient à nouveau à à McEntire concentré sur l'album précédent sur son jeu de batterie subtile et élégantet dont la production était revenue à Brian Paulson. Production, fluide et fidèle à l'esprit du groupe qui n'est pas sans rappeler les ambiances chaudes et feutrées de Him, Tortoise ou autre Mice Parade, évidemment.
Le son est bien sûr tourné vers le jazz, avec ses guitares qui déroulent lentement les notes, la batterie tout juste effleurée avec son lot de surprenants contre temps. Ceci étant dit, The Sea and Cake flirte largement avec le rock sur ce disque, comme sur "Aerial" qui ouvre l'album mais également sur le superbe "Car alarm", cavalcade de 3 minutes que renierait pas Sonic Youth.
Mettons tout de même de côte "Down in the city", faux pas de ce Car alarm, ramenant la pop sophistiquée de The Sea and Cake à une vague parodie de George Michael.
Heureusement, ce n'est pas pour autant que la mécanique s'enraille et le groupe repart de plus belle pour une fin d'album impeccable et très pop ("The Staircase") avec quelques incartades ludiques et aériennes à la maniere de Hector Zazou sur "Mirrors", léger comme nuage. Ces quelques notes de fin ont l'air d'un mirage et l'envie de remettre ce disque en mode lecture est irrésistible.
Quoi que puissent en penser quelques jazzeux integristes, le jazz n'est pas mort et sa survie passe par des groupes créatifs comme The Sea and Cake ou Tortoise, qui permettent à cette musique de sortir de la naphtaline et de se trouver un public moins élitiste.
L'élégance et la beauté de ce disque font tout son charme et les mélodies de "Weekend" ou de "Window sills" vous accompagneront longtemps. |