L'exposition "Georges Barbier
- La naissance de l'Art Décoquot;, est consacrée
au peintre, illustrateur et dessinateur de mode français
qui fut, dans son domaine, une des figures de proue de l'Art
déco et de la vie parisienne des années folles.
Elle trouve naturellement sa place au sein du Palazzo
Fortuny qui fut la demeure de Mariano Fortuny, peintre,
scénographe et couturier à Venise, ville dont
il disait : "A Venise plus qu'ailleurs le temps passe et
embellit ce qu'il détruit".
Conçue sous le commissariat de Barbara Martorelli, se
présente comme une rétrospective du travail de
Georges Barbier qui compte parmi les figures majeures de la
novation intervenue dans les arts décoratifs dans les
années folles avec l'avènement du style Art déco.
Un talent multifacettes : des falbalas à
l'érotisme parnassien
L'effervescence artistique du début du 20ème
siècle et le besoin de nouveauté exprimée
par les classes aisées conduisent à l'émergence
d'un style novateur basé sur le luxe, l'élégance,
le raffinement et la volupté qui connaîtra un rayonnement
mondial.
Georges Barbier commence à exposer au Salon des Humoristes
puis investit le Salon des Artistes Décorateurs.
Deux registres, qui parfois se mêleront avec finesse,
notamment par l'insertion de légendes pleines d'humour
et de sous entendus sous ses dessins et aquarelles, et qui trouveront
pleinement à s'exprimer dans des publications satiriques
et dans des journaux de mode.
Sa capacité à saisir l'air du temps, voire à
l'anticiper et à l'infléchir sans tapage ni violence,
et son trait policé en font un illustrateur très
recherché tant pour les journaux de mode et les revues
de société.
Il travaille égalment pour les catalogues publicitaires,
que pour les produits de luxe comme les bijoux, il est à
l'origine de la fameuse panthère, les automobiles, le
champagne et les fleurs.
Par ailleurs, homme du sérail, élégant
et cultivé, il représente également le
chic métropolitain des classes qu'il dépeint.
Le chic d'un monde où tout n'est que luxe, calme et
volupté, triade vérifier le sens qui accompagne
le quotidien des classes huppées dans lesquelles triomphent
les femmes racées, nonchalantes, vivant dans un monde
d'insouscience raffinée.
Fréquentant également le monde des arts, de la
danse à la littérature, son imagination exubérante
le conduit à la création de décors et de
costumes pour le théâtre, le music hall, la danse,
avec les ballets Nijinski, et le cinéma.
Mais
la coqueluche des "falbalas et fanfreluches", qui
sera d'ailleurs le titre d'un almanach des modes en plusieurs
volumes dont il est l'auteur dans lequel il illustre les saisons,
les mois et les péchés capitaux ainsi que les
modes passées et présentes, produit des projets
éditoriaux personnels dans lesquels des notoriétés,
comme Colette et Anna de Noailles, écrivent des billets
charmants.
Homme cultivé et bibliophile averti, il met également
son talent d'illustrateur au service de la littérature
des parnassiens et des auteurs érotomanes.
Ainsi de nombreuses gouaches sur papier et de dessins utilisant
la technique du pochoir illustrent notamment "Les fêtes
galantes" de Verlaine, "La chanson de Bilitis"
et "Aphrodite" de Pierre Louys et "Les liaisons
dangerueses" de Choderlos de Laclos.
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