Réalisé par Jean-François Richet. France, Canada, Italie. 2008. Avec : Vincent Cassel, Cécile de France, Gérard Depardieu.
Le premier des deux films consacrés à la vie du gangster Jacques Mesrine est sorti la semaine dernière.
Nombreuses furent les salles combles à Paris dès l’ouverture des portes. Un film attendu donc, soutenu par une promotion appliquée. Le producteur Thomas Langmann a retenu la leçon de son précédent film Astérix aux Jeux Olympiques : cette fois ci, Mesrine était partout, mais sans aller jusqu’à saturation. D’autant plus que le deuxième volet reste à venir.
Dès les premières images, on est sur une bonne impression. Le générique d’ouverture est à la fois moderne (split screen) et sobre (pas d’effets de titrage). De plus, mise à part la perruque de Ludivine Sagnier, un grand réalisme se dégage de la lumière, des mouvements, du regard des acteurs.
Le film dans son ensemble confirme cette impression car le long métrage est travaillé en profondeur, donnant une oeuvre cinématographique aboutie et généreuse.
Vincent Cassel s’impose. Son interprétation ne révèle aucune originalité, ni aucun faciès qu’on ne lui connaissait déjà, mais il possède l’écran.
Tour à tour émouvant (quelques secondes magistrales face à la figure paternelle), violent parfois (mais toujours moins que les séries B actuelles), l’acteur et le personnage se mêlent pour un film toujours prenant, qui a quelque chose d’hypnotique. Ayant l’apparence d’un thriller d’action du style La Mémoire dans la Peau, le film a surtout l’essence d’une tragédie et une force rare dans le paysage cinématographique des années 2000.
Mais la prestation de l’acteur principal ne serait rien sans une vraie mise en scène, et celle de Jean-François Richet est admirable. Tout est sublimé : des décors aux acteurs, en passant par le scénario et les seconds rôles. Au point de rendre sympathique cet assassin de sang froid qu’est Mesrine dans le film, malgré l’aspect plutôt factuel de la narration.
Ce premier opus est donc une réelle réussite pour Richet, le réalisateur, Cassel, l’homme et Langmann, le producteur. Tous trois portent ce projet ambitieux et complexe jusqu’au grand public qui offre au film un très bon démarrage, avec plus de 750 000 entrées la première semaine d’exploitation : un hold-up de plus.