Comédie
de Molière, mise en scène de Anne Coutureau, avec
avec Benoît Dugas, Olivier Foubert, Laurence Hétier,
Catherine Schaub, Benoit Szakow et Florence Tosi.
Dans le cadre du cycle Molière du Théâtre
du Nord-Ouest, Anne Coutureau reprend "La critique de l'école
des femmes" qui a constitué, comme elle l'indique
dans sa note d'intention, son premier projet au début
de sa carrière de metteur en scène.
Il est aisé de comprendre ce qui a séduit, dans
cette comédie qui tient de l'intemporelle conversation
de salon et de la non moins intemporelle réflexion sur
le théâtre, cette comédienne et metteur
en scène prônant, notamment au sein de la Compagnie
Théâtre Vivant, un théâtre fondé
sur le principe d'identification qui montre l'homme à
l'homme.
Car cette savoureuse comédie de moeurs dans laquelle
l'auteur se moque des précieux, des pédants se
double d'une satire trouve une résonance édifiante
notamment à un moment où le théâtre
subventionné est malmené, sinon remis en question,
que fleurit le débat sur le théâtre, et
plus précisément sur la forme théâtrale,
et que la critique est devenue un métier encensé.
On pense à cet égard à "Journalistes"
la succulente satire écrite récemment par Pierre
Notte qui épinglait les "journalistes culturels
plus spécifiquement attachés au théâtre".
Anne Coutureau a donc rapporté, sans difficulté,
dans notre siècle cette courte pièce écrite
en réponse à la querelle de L'École des
femmes, plaidant la cause du genre qu'est la comédie
et la liberté d'écriture de l'auteur, ressortit
de ces discussions un peu vives qui animent les dîners
d'après spectacle, chacun y allant de son avis éclairé.
Pour la distribution, elle a fait appel à des fidèles,
ceux de la distribution initiale, qui comme elle l'indique sont
"juste un peu plus… vieux mais encore plus talentueux",
dont Florence Tosi, Benoit Dugas, Catherine Schaub et Olivier
Fulbert, qui campent respectivement des personnages savoureux,
à savoir, une précieuse, un fat, une avocate du
diable et un imbécile.
Le spectacle est réussi, l'interprétation irréprochable
et le miroir fidèle. Ainsi le spectateur pourra-t-il
même attribuer à ces portraits à charge,
même ceux plus tempérés du factotum de l'auteur
et de la maîtresse de maison, magnifiquement interprétés
par Benoît Szakow et Laurence
Hétier, et cependant tout à fait réalistes,
des noms de critiques, journaliste et personnalités du
monde théâtral. De quoi faire un petit quizz après
le spectacle… en société bien évidemment.
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