Le
Hall des Bons Enfants du Ministère
de la Culture et de la Communication accueille l'exposition
"Assises - Cent une chaises-oeuvres"
initiée par l'association "Vol d'oiseau du cercle".
Cette association, qui a pour objet le soutien des artistes
et de la création contemporaine, présente le travail
de 101 artistes autour d'une carte blanche sur un objet imposé,
une chaise en kit, en l'occurrence une chaise en pin massif
basique Ikea.
Un objet du quotidien dans sa banalité la plus commune
est soumise à la vision créatrice d'artistes contemporains.
Une chaise qui selon l'analyse du philosophe Jean Lauxerrois
"…nous rend à notre assise. Oui, notre assise,
puisque l'art à l'œuvre ne s'expatrie du réel
que pour mieux nous restituer, poétiquement, au jeu du
monde et à la vie des choses".
Compte tenu de l'espace circonvolutoire du hall d'entrée
du Ministère de la Culture et de la Communication dévolu
ponctuellement à l'exposition muséale et du nombre
d'œuvres exposées, la scénographie de Michel
Albertini, conçue en ilots, peine à dissiper
l'effet anachronique d'amoncellement et de dispersion.
Par ailleurs, l'extrême diversité des propositions
artistiques rend difficile l'établissement d'un parcours
didactique et même analytique qui serait sans fastidieux.
Aussi faut-il convier le visiteur à se promener l'esprit
libre pour prendre lui-même, à son rythme, le pouls
des tendances contemporaines.
La chaise dans tous ses états
Tous les courants de l'art moderne et de l'art contemporain
sont représentés, du surréalisme à
l'abstraction, du nouveau réalisme au post dadaisme en
passant par l'art conceptuel.
Pour
certains, l'objet n'existe que par sa représentation
(Bernard Philippeaux et "Ikea-Assemblage", Regina
Virserius et "Una cosa mentale", et Nicolas Descottes).
Pour d'autres, la chaise a disparu : restent les les copeaux
in mémorium de Davide Bertocchi ("For dust you are
and to dust you will return") ou les bocaux des "Trois
état d'une chaise" de Octavio Blasi.
Quand elle conserve l'apparence d'une chaise, son siège
devient le lieu d'expression des artistes qui y déposent
des ampoules ("Possiblement une chaise" de Gabriela
Morawetz) ou des excroissances fantasmatiques ("Chaise
stimulant" de Myung-ok Han).
Les amateurs retrouveront la chaise à la Niki Saint
Phalle ("Un nuage à l'épaule" de Léo
Delarue) ou à la Gunther Uecker avec la "Chaise
à poils" de Christian Magne.
De quoi réviser son histoire de l'art et découvrir
cette pépinière de nouveaux talents dans laquelle
se sont glissés quelques artistes aguerris tels Claude
Viallat et Pierre Buraglio. L'occasion d'une ludique chasse
au trésor...
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