Les
Master Classes de Jean-Laurent
Cochet se suivent et ne se ressemblent pas. En effet,
la composition et le déroulement de ces Cours
Public d'Interprétation Dramatique dépend directement
des travaux préparés spontanément par les
élèves qui souhaitent les présenter en
public.
Dès lors, Jean-Laurent Cochet pioche, de manière
judicieuse, dans une liste toujours trop longue pour que tous
les élèves inscrits puissent officier dans les
deux heures imparties.
Bien évidemment, faire l'impasse sur les fables de La
Fontaine, qui constituent la base de l'enseignement dispensé
par le Maître, ne saurait être envisagé.
D'autant que le public est friand d'un exercice sans cesse renouvelé
par le choix des élèves qui lui révèle
des fables méconnues ou peu connues, injustement éclipsées
par celles qui alimentent autant le pensum récitatif
des élèves du primaire que le récital des
acteurs, ces exécrables "diseurs articulatoires"
qui se piquent à les jouer.
Tel est le cas ce soir avec "Les
grenouilles qui demandent un roi" et "La
femme noyée".
Viendront ensuite des élèves qui présentent,
non des scènes du répertoire théâtral,
mais des travaux sur des textes très différents,
littéraires ou philosophiques. Ainsi, en est-il de cette
lettre extraite de "La vagabonde"
de Colette, d'un texte de Nietzsche
sur l'Etat monstre froid et d'un texte écrit par un élève
qui raconte l'histoire de l'homme qui dormait sur son toit,
que Jean-Laurent Cochet rattache à l'absurde poétique.
Mais le travail approfondi des scènes n'est pas pour
autant négligé puisque, tel un fil rouge, il est
poursuivi en ce qui concerne la scène de "Les
fâcheux" de Molière
et celle du lamento du jardinier extrait de "Electre"
de Jean Giraudoux présentées
au public lors des dernières Master Classes.
Ce travail est source de grande attention tant des spectateurs
qui assistent en direct à la formation du comédien
que des élèves présents qui savent que
Jean-Laurent Cochet jouit d'une mémoire phénoménale
et qu'il se souviendra des indications données.
La soirée se termine avec deux élèves,
Jean-Baptiste Ponsot et Bianca, beaux et doués comme
des dieux, source de satisfaction et de joie pour Jean-Laurent
Cochet qui les affectionne tout particulièrement et
en qui il nourrit de grands espoirs, qui dispensent un montage
d'extraits de "Une saison en enfer"
de Rimbaud.
Théâtre, littérature, philosophie, prose
poétique, voilà un bien beau panorama !
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