Deuxième soirée pour ce festival des Inrocks 2008, mais première d’une longue série à la Cigale.
C’est à 19h30 que Get Well Soon fait son entrée sur scène. Dandy corbeau, Konstantin Gropper se présente aux côtés de nombreux musiciens. Guitares, piano, trompettes… un arsenal musical qui présage de grandes compositions.
Et en effet. Tout commence avec "Prelude". Quelques notes de douceur avant la tempête harmonique. "You, Aurora, You, Seaside" fait la part belle aux trompettes, un univers qui n’est pas sans rappeler celui de Calexico.
La prestation des allemands est plus colorée que ce que leur look ne laisse paraître. Les envolées lyriques sont de mises. Le chant du jeune allemand a souvent été comparé à celui de Tom Yorke et on comprend pourquoi à l’écoute de "We Are Safe Inside While They Burn Down Our House". Enfin peu importe, c’est classe, c’est beau, ça marche. Encensé par la presse, la prestation de ce soir ne la contredira pas.
Yo ! Majesty. Ou comment faire bouger une salle résolument rock sur un son électro-hip-hop. Pari pas du tout gagné au départ. On pourrait croire que les organisateurs ont fait là une terrible erreur de programmation mais il s’avérera que ces derniers savaient de quoi il allait retourner.
Accompagné de leur frêle mais euphorique DJ en fond de scène, les deux lionnes, Jwl. B et Shunda K se jettent à corps perdu dans cette arène rock et arrivent à grands coups d’énergie communicative à faire bouger une fosse a priori pas vraiment acquise à leur cause.
Pour l’occasion, Shunda K s’est sapée en Paris total look. Casquette de laine Paris, t-shirt "Le Chat Noir" très probablement acheté l’après-midi même dans une de ces boutiques attrape-touristes du boulevard Clichy.
Jwl. B, elle, arbore sobrement un t-shirt Bob Marley et moins sobrement, s’enfile des kros… qui doivent faire leur effet puisque que la donzelle se met à danser comme une possédée et va même jusqu’à enlever le haut dévoilant ainsi sa poitrine extra généreuse.
Constat. Ces deux gonzesses ont des couilles. Elles s’amusent, elles donnent tout, elles tchatchent, elles haranguent la foule.
Un grand bravo à elles pour cette prestation qui a fait remuer le boule de jeunes (et moins jeunes) rockeux plutôt habitués au simple secouage de mèches.
Tadaaaaam ! Accompagnés par les hurlements d’un public déchaîné, les quatre Franz Ferdinand arrivent enfin. Bien que les écossais aient décidé de commencer par un nouveau titre "Bite Hard", c’est le pugilat dans la fosse ! La compèt de stage diving peut commencer !
On pensait que l’euphorie ne pouvait guère aller plus loin, mais c’était sans compter l’arrivée du titre "Do You Want To", morceau phare du deuxième album des FF. La foule est incontrôlable. L’étage s’est lui aussi levé et ne se rassiéra plus ! Le tube "Dark Of The Matinée" fait rebondir de plus belle le sol de la Cigale.
Rythme effréné, les quatre de Glasgow, enchaînent sans relâche. Au total, cinq nouveaux titres sont joués ce soir, tous extrêmement bien accueillis par des fans liquides de transpiration et de bonheur.
L’urgence qui ressortait de manière évidente des compos première époque fait place pour ces nouveaux morceaux à la très galvaudée maturité, via des sonorités plus pop, plus rondes. Mais pas de panique ! Ca marche ! Preuve devant mes yeux.
C’est alors que les Franz Ferdinand entament les premières notes du célébrissime "Take Me Out", autant vous dire que même Richter en a tremblé tout en haut de son échelle.
Toute la Cigale se met à sauter dans un même mouvement et à hurler d’une même voix. Cette communion incroyable mettrait la larme à l’œil au plus grand des insensibles. C’est tout simplement beau ! Pour terminer le set dans cette même beauté, le groupe se lance dans un "Michael" d’anthologie, et c’est la syncope pour tout le monde !
Rappel obligatoire au risque de déclencher une émeute de mécontentement, le set n’ayant duré que 45 minutes. Nick, le guitariste entre le premier en haranguant la foule "So ? Who’s next" à l’attention de tous les slamers de ce soir.
A peine les premières notes de "Outsiders" ont-elles sonnées que revoilà un candidat au saut dans la foule. Mais c’était sans compter la pompe dans la tronche que Nick avait prévu pour le prochain emmerdeur. C’était pas faute d’avoir prévenu ! S’en suit "This Fire" qui conclut à merveille cette heure salvatrice de vrai bon rock n’ roll. On croyait que l’archi-duc s’était fait assassiné par l’arrivée des MGMT, Foals et autres boules d’énergie… Qu’on se rassure, il n’en est absolument rien ! |