Salle emblématique
des cafés-théâtres parisiens, le Café
de la Gare, créé par Coluche et Romain Bouteille,
inventé pour un théâtre différent, "une
Comédie-Française post-soixante-huitarde", a
fêté ses 30 ans. Même s'il est devenu un tremplin
pour le vedettariat et une institution, dans l’entrée
trône toujours la grande roue de la loterie destinée
à fixer le prix du billet et on a toujours mal aux fesses
dans la salle installée dans ce vieil hôtel délabré
du Marais.
Histoire de copains, c'est devenu une histoire de famille. Aux
commandes aujourd'hui Sotha et Philippe Manesse, dont la famille
recomposée constitue le gros de la troupe, et qui ont su
préserver ce lieu de création.
Mercredi 24 décembre 2003, à quelques heures du réveillon
de Noël, nous bavardons avec Jéremy Manesse,
auteur-metteur en scène et interprète de "La
partenaire de l'inspecteur Murdock" qui fait office de
standardiste avant que Sotha ne prenne la caisse.
Vous êtes le fils de Philippe Manesse, le directeur du
Café de la Gare et l’auteur de la pièce La partenaire
de l’inspecteur Murdock. Quand vous avez écrit cette
pièce pensiez-vous déjà la monter au Café
de la Gare ?
Je savais que j’allais la monter ici mais sans connaître
la distribution contrairement à ma première pièce
"Harem Underground" qui a été jouée
ici en 2001. Là je n’ai pas voulu me poser la question.
Je savais néanmoins que j’interprêterais le rôle
de l’inspecteur Murdock.
Des projets pour la troisième pièce ?
Oui, mais elle n’est pas écrite. Elle est
en gestation. En fait, au Café de la Gare, il y a deux auteurs
moi et ma mère (NDLR : Sotha) et
nous nous relayons pour écrire des pièces. Elle est
entrain de finir une pièce qui sera montée au premier
semestre 2004 ce qui me laisse le temps pour penser à un
autre spectacle.
La partenaire se joue depuis près d’un an. Quand
se termine-t-elle ?
La première représentation a eu lieu le 16
janvier 2003. Fin le 31 janvier 2004.
Irrévocablement ?
Oui sauf explosion de l’audience.
Vous travaillez également dans un magazine consacré
aux comics. Cela a-t-il une influence sur l’écriture
de la pièce qui s’apparente de différentes manières
aux comics notamment par le découpage? La pièce
s’apparente à une bande dessinée et en même
temps on l’imagine bien mise en images. Avez-vous eu des propositions
pour en tirer un scénario de film ?
On m’en parle souvent en effet parce que le traitement
est cinématographique mais l’intérêt de
l’exercice était de réaliser une enquête
policière qui puisse se jouer au théatre ce qui n’est
pas aisé du fait du nombre limité de comédiens.
Il y a donc un nombre réduit de suspects. Si cette pièce
devenait un film l’intrigue ne serait pas forcément
identique et je ne serais pas intéressé de raconter
la même chose dans un film.
Quant aux influences, on les a et l’essentiel est
de ne pas les invoquer. Ces influences donnent envie de parler de
certaines choses et de les écrire d’une manière
spécifique mais ensuite lors de l’écriture,
on est dans son truc
Il est vrai que la pièce dite policière est un
exercice difficile.
Quand je l’écrivais tout le monde me disait
: Tu vas te planter. Les pièces policières ça
ne marche jamais. D’autant qu’il s’agit d’une
comédie. Les gens choisissent entre la comédie c’est-à-dire
de faire une parodie ou alors de faire un polar pas forcément
amusant. Ce qui m’intéressait était le mélange
des genres
Contrairement à certaines pièces où il
y a un premier grand rôle, un second rôle et des utilités,
ici chaque comédien a son quart d’heure de gloire.
Est-ce volontaire ?
Oui, au cinéma ce n’est pas gênant d’avoir
des seconds rôles du fait qu’ils viennent quelques jours
juste pour jouer leurs scènes. alors qu’au théatre.
Du fait que je suis aussi comédien j’éprouve
des difficultés à écrire un rôle qui
se limiterait à une réplique : Passe-moi le sel. J’ai
envie que tous les acteurs aient un rôle même si leur
présence sur scène est courte. De plus si un personnage
n’apporte rien à l’intrigue ou au discours, je
ne l’écris pas. Je n’aime pas les personnages
inutiles.
Vous êtes auteur-metteur en scène et interprête.
Comment avez-vous choisi la distribution ?
Au début, je voulais ouvrir complètement
l’équipe en ne faisant pas appel à la troupe
du Café de la Gare. Je suis partie sur un esprit d’ouverture
en me disant que je pourrais toujours revenir vers le Café
. J’ai donc organisé des auditions notamment pour les
rôles féminins. J’avais quelques idées
pour les rôles masculins. Après avoir examiné
les disponibilités de chacun, je suis revenu vers ceux qui
travaillent régulièrement au Café de la Gare
comme mon père, Philippe Manesse, et Patrice Minet. Mon principal
souhait était de réussir une distribution où
régnait une très bonne entente, c’est-à-dire
qu’il n’y ait pas de casse-couilles.
Cela semble effectivement primordial au théatre où
vous jouez pour au moins une saison…
C’est très important. Maintenant, j’essaie
vraiment de m’entourer de personnes sympa parce que cela demande
beaucoup d’énergie.
Quels sont donc les comédiens complètement extérieur
au Café de la Gare, qui ont découvert ce théatre
et se trouvent être dans l’esprit du Café ?
Elise Otzenberger n’avait jamais joué avec
nous. Dans les distributions précédentes, il y a eu
Charley Fouquet et Frédérique Lopez. Tous les autres
ont joué au Café mais pas obligatoirement ensemble.
Par exemple, Olivier Mag a joué dans "Les voilà"
et "Quand la Chine téléphonera" représentées
ici et dans des spectacles montés hors du Café mais
qui se jouaient au Café.
Vous avez dit dans une interview que le fait de jouer dans
une famille élargie présentait à la fois des
avantages et des inconvénients : "Jouer ensemble c’est
parfois un carcan. En tous cas, cela reste une école de la
diplomatie".
Quand il faut, que l’on soit acteur ou metteur en
scène, donner une indication à un acteur qui appartient
à sa famille ne peut intervenir de la même façon
qu’avec un acteur étranger. Les rapports familiaux
sont tellement inscrits dans le marbre qu’il faut savoir biaiser.
On apprend à connaître son entourage et les susceptibilités
de chacun. On évite donc les discussions de trois heures
sur une virgule.
Cet environnement vous convient donc ?
Bien sûr. Mais c’est très confortable
et cela peut devenir un carcan. Il faut donc ne pas se limiter à
cet environnement. Ce ne serait pas très sain.
Justement alors comment envisagez-vous l’avenir dans
ce contexte d’ouverture ?
Mon intention est d’écrire des pièces
pour en avoir éventuellement deux à l’affiche
une ici et une dans un autre lieu, peut être aussi ne plus
monter moi-même mes pièces. Ce sont des expériences
que je veux faire. L’intéressant est quand même
de pouvoir se renouveler et de faire d’autres rencontres.
Entrée en catimini par l’embrasure de la porte du
médecin légiste à la Marty Feldman, Patrice
Minet, un fidèle de la troupe, qui arrive pour la représentation,
et nous fait un petit coucou.
Tu vois, je suis en interview…
Patrice Minet : Bravo, bravo continuez…Faites lui
cracher tout ça…
Pour cette pièce, vous assurez la mise en scène
de votre propre pièce et vous figurez dans la distribution.
N’est-ce pas dictatorial ?
La difficulté pour le dictateur c’est qu’il
se doit d’avoir toujours raison. Pour ma part, il y a des
choses dont je suis sûr et d’autres pour lesquelles
je le suis moins. De toute façon, les avis sont toujours
bons à prendre. Nous fonctionnons ici dans un système
démocratique où chacun peut s’exprimer, ce qui
constitue un des fondements du Café de la Gare. Ce qui est
parfois perçu comme très abrupt par les personnes
qui travaillent à l’extérieur où les
metteurs en scène travaillent par diktats. Moi, j’aime
connaître l’opinion de chacun car le cumul de casquettes
ne me permet pas d’être partout à la fois et
de tout voir. Et parfois, on peut manquer de recul par rapport à
son propre travail. Ensuite, je fais le tri bien sûr. Cela
explique aussi la nécessité d’avoir une équipe
sympathique pour avoir confiance dans les gens qui m’entourent.
A quoi tient l’esprit du Café de la Gare ?
Jérémy Manesse : On laisse les acteurs s’exprimer
et essayer de mettre en application leurs idées pour voir
si elles fonctionnent. S’il y a une école du Café
de la Gare, c’est aussi qu’aucune règle n’est
définitive. Les règles sont à imposer en permanence…c’est
un consensus
Arrive Philippe Manesse juste à propos...pour un interview
à deux voies et une belle leçon de théatre.Car
ils aiment le théatre et leur théatre.
N’y a-t-il pas un paradoxe entre imposer des règles
et le terme consensus ?
Jérémy Manesse : Nous travaillons avec des
gens qui ont suffisamment de recul, d’autocritique et de talent
pour admettre les règles.
Philippe Manesse : On ne peut pas être à la
fois créatif et obéissant. Pour être suivi,
le metteur en scène doit persuader les comédiens du
caractère judicieux de ses choix. Il faut séduire
les comédiens.
Jérémy Manesse : Ce qui est très intéressant
dans la mise en scène ici réside dans le fait du débat
obligatoire avec les comédiens pour aboutir à un consensus.
Le metteur en scène doit parler du texte et même quand
le metteur en scène est l’auteur, cela permet à
certaines choses d’apparaître et de se décanter.
Vous êtes tombés dedans quand vous étiez
petit puisque vous êtes le fils de Philippe Manesse et de
Sotha. Ce métier était-il incontournable ?
Jérémy Manesse : Ce métier était
séduisant bien sûr. Mais mes parents ne m’ont
jamais poussés vers le théatre et je voulais être
sûr que je voulais bien réellement faire du théatre.
Donc j’ai fait des études jusqu’au moment où
j’étais sûr…
Philippe Manesse : …que ce n’était pas
un caprice
Jérémy Manesse : Voilà ! Ce n’était
pas un caprice et ce n’atit pas non plus par facilité.
J’ai mené de front suffisamment longtemps plusieurs
activités pour apprécier et faire le choix.
Est-ce difficile d’être dirigé sur scène
par son fils ?
Philippe Manesse : Non, c’est plutôt pour lui
que cela est difficile (rires). On en
revient à ce qu’il disait. S’il me demande quelque
chose, il faut que ce soit justifié, que cela se tienne.
A partir de ce moment, je n’ai aucune raison de ne pas faire
ce qu’il demande. La difficulté c’est de ne pas
être systématiquement contre, d’essayer des choses.
Il existe un rapport de forces, c’est sûr, mais je dois
faire attention, c’est d’ailleurs pourquoi il a souvent
évité de me prendre dans ses pièces (sourires)
car il craignait de ne pouvoir me demander des choses ou que je
prenne l’ascendant sur lui. Il faut être vigilant…même
avec son propre fils. On ne peut pas imposer bêtement quelque
chose de mal compris par les acteurs parce qu’au bout d’une
semaine l’élément essentiel qui est la cohésion
d’une équipe fout le camp.
Jérémy Manesse : Sur une pièce avant
de démarrer, on a toujours beaucoup de certitudes et globalement,
elles s’avèrent souvent erronées. Les meilleures
chutes ne sont pas celles que l’on attendait, les choses que
l’on pensait les plus difficiles à passer constituent
en fait ce qui intéresse le plus les spectateurs. Il faut
impétaivement un consensus sur scène pour que personne
ne se sente écrasé.
Philippe Manesse : Il est vrai qu’avec de l’expérience,
on peut faire passer des choses et le metteur en scène doit
apporter cela aux acteurs.
Jérémy Manesse : C’est là aussi
qu’il ne faut pas être buté. Il faut savoir renoncer
aux choses qui ne passent pas.
Est-ce souvent le cas ?
Jérémy Manesse : C’est toujours le
cas. Il n’y a pas de pièces où tout est parfait
pour la première. Il faut une trentaine de représentations
pour commencer à savoir où on va…
Philippe Manesse : …A moins de faire des choses sans
originalités…
Jérémy Manesse : …sans prise de risques…
Philippe Manesse : …comme dans les pièces
de boulevard, on sait ce qui fait rire, on connaît les recettes.
Quand on a une écriture différente avec du deuxième
degré, on n’a pas de certitudes.
Jérémy Manesse : Même au bout d’une
année de représentations, on pourrait avoir des certitudes
et d’un soir sur l’autre l’auditoire est différent
et on peut se demander si on a joué la même pièce.
Seuls des spectateurs qui viendraient à plusieurs représentations
pourraient appréhender ce phénomène et comprendre
pourquoi le théatre c’est si dur parfois.
Philippe Manesse : Les gens ne nous croient pas quand on
dit qu’un soir c’est le succès et que le lendemain
on a fait un bide !
Il est vrai que nous avons remarquer combien la salle pouvait
être différente par exemple pour les Monty Python Flying
Circus dont nous avons vu deux fois le premier spectacle.
Philippe Manesse : Les Monthy Python auraient été
bien mieux chez nous mais on n’avait pas la place.
Nous avons bien senti que la réceptivité n’était
pas la même par exemple dans le sketch sur les jeux olympiques
avec le marathon des incontinents qui arrosent la salle. Les spectatrices
en vison ont eu quelques frayeurs.
Philippe Manesse : Le style des théatres compte
pour beaucoup. Chez nous, les producteurs et les spectateurs prennent
un risque, celui d’avoir mal au cul. En plus, il existe une
hostilité contre la salle du Café de la Gare car on
prend du public aux autres salles. Alors que quand on veut se distraire
plus il y a de pièces mieux cela vaut pour le théatre.
Bernard Murat (NDLR : comédien, metteur en scène
et co-directeur du théatre Edouard VII) s’étonnait
d’ailleurs que des spectateurs…
Jérémy Manesse : …riches…
Philippe Manesse : …venaient dans les petites salles.
Manifestation de jalousie, car vous lui piquez sa clientèle
?
Philippe Manesse : Il s’agit d’une vision un
peu paranoïaque de la réalité. Comme le grand
restaurant qui se méfie du macdo.
Quelles sont vos difficultés en terme de remplissage
de la salle ?
Philippe Manesse : D’abord, comme pour toutes les
salles parisiennes, il existe un fossé entre les jours de
semaine et le week end. Les gens veulent tous voir la même
chose au même moment. D’où des difficultés
pour rentabiliser une salle. C’est comme les autoroutes :
ça bouchonne le week end. Nous avons environ 6-7 pièces
par an ce qui nous permet d’être à peu près
rentable tous les jours.
Que pensez-vous de la couverture médiatique ?
Philippe Manesse : On ne peut pas vraiment dire cela puisqu’il
y a des spectacles qui marchent sans pub. Mais le Café de
la Gare, en tout état de cause, quand il a besoin d’un
soutien médiatique, il ne l’a pas. Les médias
ne s’intéressent qu’aux côtés people
des spectacles ou au grosses têtes d’affiche. Par exemple,
"Court sucré ou long sans sucre" qui s’est
joué 3 ans n’a jamais eu un papier télé.
Le média télévisuel ne s’intéresse
pas au spectacle mais au côté médiatique de
l’événement. C’est regrettable.
Jérémy Manesse : Il y a un manque évident
de curiosité.
Philippe Manesse : Pour la partenaire de l’inspecteur
Murdock, nous avons eu un seul reportage télé à
l’émission Télématin qui était
bien fait. Alors que nous n’avons pas à nous plaindre
de la presse écrite.
Jérémy Manesse : Murdock qui ne s’inscrit
pas comme une pièce de boulevard classique a d’ailleurs
réconcilier certains spectateurs avec le théatre.
Et il est difficile de récupérer les spectateurs déçus
par le théatre.
Philippe Manesse : Le risque est maximum sur chaque pièce
dès lors qu’on ne copie pas sur le voisin.
Jérémy Manesse : Il y a des spectacles très
bons qui ne marchent pas et l’inverse est également
vrai.
Philippe Manesse : On ne peut pas relier la qualité
artistique à la fréquentation sinon il y a des contre-exemples
dans les deux sens. Il faut que ceux qui font le spectacle soient
contents de ce qu’ils font et il serait souhaitable qu’existe
un relais sur les médias quand le public est content. Les
grands théatres sont parfois coincés parce que les
grandes vedettes veulent faire du théatre mais pendant un
temps très limité, quelques mois, ce qui ne permet
pas forcément d’amortir la pièce alors même
que l’affaire est très rentable au plan commercial
même si le cachet de la vedette est élevé. Plus
ça va plus on va vers le vedettariat et le public se polarise
sur le même spectacle même sans vedette. 3 ou 4 pièces
font plus de 80% de fréquentation.
Mais cela n’a-t-il pas toujours été le
cas ?
Philippe Manesse : Ce n’était pas le cas dans
les années 70. Après 68 et le changement d’état
d’esprit, tout le monde voulait sortir. Il y avait une
réelle curiosité et un désir social important.
Les salles tournaient bien, et toutes les salles, nous compris.
Le prix des places était moins élevé…
Philippe Manesse : Non ce n’est pas vraiment la cause.
La fréquentation a chuté au début des années
80. De plus les spectacles qui marchent le mieux sont ceux dont
le prix des places est le plus élevé.
Les Français vont peu au théatre et c’est
souvent un évènement. Dans ce cas, ils choisissent
leur spectacle en fonction de ce qu’ont vu les autres pour
avoir ensuite un sujet de discussion fédérateur le
dimanche, de préférence avec une tête d’affiche.
Philippe Manesse : Cela est dramatique pour le théatre
et dangereux pour la création. D’autant que la télé
n’explique rien sur ce qui se passe dans les théatres.
Et en plus avec la tendance à la baisse, tout le monde est
plus crispé (rires)
Qu’en est-il aujourd’hui pour le Café de
la Gare ?
Philippe Manesse : Ça va. Je n’ai pas besoin
de chercher des spectacles. On vient me voir pour me les proposer.
La seule chose qui fait que nous sommes un peu perdants c’est
que nous avons la prétention de faire de la création
(NDLR : et quand il dit cela c'est sans forfanterie
ni prétention). Donc nous prenons des risques
financiers. Depuis six ans, tous les spectacles dits d’extérieur
ont bien marché et nous n’avons pas eu à aller
les chercher. De plus, l’avantage de notre salle est la proximité
avec le public ce qui fait qu’un spectacle bon ailleurs devient
ici formidable. Nous tournons sans trop de problèmes.
Quel spectacle après la partenaire qui s’achève
en janvier ?
Philippe Manesse : Je ne sais pas quoi. C’est Sotha
qui écrit la pièce mais elle ne dit jamais rien.
Jérémy Manesse : Après la fin de Murdock,
les deux pièces d’ici en cours qui se jouent le week
end alterneront jusqu’à la prochaine. Nous avons un
réservoir de pièces….pour faire bouche trou
(rires). Il faut être curieux pour
venir ici et avoir conscience que la télé ne nous
montre rien d’enrichissant au plan culturel…
Philippe Manesse : …ça peut l’être
mais ce qui est montré n’est pas le reflet de la réalité
Jérémy Manesse : La télé ne
nous montre plus la culture. C’est le règne de la starification,
des reprises sans curiosité ni innovation.
Philippe Manesse : Il faut de tout pour faire un monde.
Nous sommes là depuis trente ans, sans faire chier personne
et ça énerve les autres.
Allez-vous au théatre ?
Philippe Manesse : Je suis comme tous les gens de la profession.
Je vais au théatre quand il y a des copains qui jouent.
Jérémy Manesse : Le dimanche, je suis au
théatre Trévise avec "Scène ouverte au
Festival International d'Expression Artistique Libre et Désordonné"
(NDLR : avec comme objectif "Eteins ta télé
et allume tes idées" pour "des dimanches soir qui
vous changent les lundis matin") où il
n’y a que des gens qui sont inconnus et viennent faire quelque
chose. Et il y a du public qui sait qu’il a autant de chance
chaque semaine de voir le bon comme le pire. Nous assurons l’animation
et chaque semaine nous écrivons quelque chose de nouveau
et j’en assure la mise en scène. On fonctionne sur
le mode du bénévolat et nous y sommes pour la curiosité.
Dépêchez-vous de voir la partenaire de l’inspecteur
Murdock qui se joue jusqu’au 31 janvier…et soyez curieux…
allez au Café de la Gare !
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