Pour
chaque Master Classe, Jean-Laurent
Cochet propose au public sur le programme distribué
au public une ou des citations d'auteurs.
Pour ce lundi 1er décembre 2008, il s'agit d'une citation
du poète chilien Pablo Neruda : "Il meurt lentement,
celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves.
Vis maintenant ! Risque toi ! Agis tout de suite ! Ne te laisse
pas mourir lentement ! Ne te prive pas d'être heureux
!"
Et on comprend d'autant mieux le sens de ces mots, de ce secret,
de cette exhortation, quand on connaît l'itinéraire
et le parcours de vie de Jean-Laurent Cochet.
Ne pas se priver d'être heureux même dans les choses
plus humbles ou plus petites. Ainsi le public fidèle
de ses Cours Publics d'Interprétation est doublement,
voir triplement heureux. De retrouver régulièrement
Jean-Laurent Cochet, le Maître, bon pied bon œil,
qui depuis plus de 40 ans s'est voué plus qu'à
l'enseignement de l'art dramatique, à la transmission,
d'un savoir et d'une tradition. Heureux de découvrir
les jeunes, et parfois moins jeunes, élèves de
son cours, et voir leur progression. Heureux d'entendre comme
nulle part ailleurs les grands textes du répertoire et
les fables de La Fontaine.
Justement, le cours de ce soir commence par des fables et par
l'annonce d'une surprise…
Pour les fables, le choix des élèves s'est porté
sur "Le héron" et une version très personnelle
de "Le loup et le chien" qui se transforme en conte
de la folie ordinaire avec une métaphore de l'employé
modèle et zélé qui a l'oreille brûlée
à cause du téléphone portable et de son
patron qui l'appelle à tout bout de champ
Conte aussi mais conte amérindien qui emporte le public
du côté de la Cordillère des Andes avec
une nouvelle élève qui a longtemps vécu
et travaillé en Amérique du Sud.
Le public retrouve ensuite un autre élève qu'il
connaît déjà et avec qui Jean-Laurent Cochet
décortique le célèbre lamento du jardinier
de "Electre" de Jean Giraudoux
tout de blanc vêtu et qui a la fougue de la jeunesse qui
enchaîne un extrait de "Crime et châtiment"
de Dostoievski et avec un extrait
du lamento.
Autre registre ensuite, le public s'interroge toujours sur
ce que pourrait être la surprise, avec Marivaux et la
première scène de "La double inconstance".
La première scène, ou plutôt les quatre
premières répliques de la première scène,
car il s'agit en l'occurrence d'une illustration du travail
très pointu qui est effectué aux cours, un travail
au mot près, ce qui sera également le cas avec
le début d'une scène de "Britannicus"
de Racine.
Le temps passe vite. Et la surprise ? La voici : il s'agit
de l'intégralité du premier acte de "La Reine
morte" de Montherlant proposé par des élèves
aguerris, dont des assistants de Jean-Laurent Cochet, exercice
délicat d'autant que ce dernier a monté et interprété
cette pièce au printemps, dans laquelle il jouait le
rôle du roi Ferrante.
Pour cette "surprise", Jean-Laurent Cochet est descendu
dans la salle pour être non plus le professeur mais le
spectateur, certes un spectateur pas tout à fait comme
les autres. Et il assiste, ému et enchanté, à
leur prestation qui le ravit et le récompense des efforts
accomplis.
Une belle surprise, effectivement et pour tous, et qui laisse
augurer de la qualité de la prochaine Master Classes
qui se déroulera lundi 8 décembre 2008 dans une
configuration un peu différente puisque Jean-Laurent
cochet a invité des professionnels du théâtre
à se joindre au public pour leur présenter des
élèves qu'il juge aptes à intégrer
concrètement le métier.
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