Je suis triste. Il s'agissait du dernier concert de l'année que je couvrais pour le fameux webzine "à tête de grenouille"... Mais l'année prochaine, ça recommence ! Youpi ! Sans blagues, les fêtes de fin d'année m'assoment de plus en plus. Cette surabondance de pères Noël, qu'on nous ressort ("Chtoing !") à tous les coins de rues, au moindre angle de la plus insignifiante et quelconque des superettes de quartier... C'est décidé, je n'y crois plus ! (Au père Noël, j'entends. Les superettes de quartiers, j'y crois à fond depuis toujours).
La musique, par contre, me réjouira toujours par sa capacité à varier (pas périmé !) nos plaisirs. Voilà donc pourquoi, une nouvelle fois, je vais "littéralement" m'extasier devant vous, de ces quelques instants fragiles, ces moments où rien n'est vraiment calculé, lorsqu'il est laissé à tous la liberté d'exprimer ses émotions, d'ouvrir ces "petites barricades" que l'on construit autour de soi pour se protéger de l'extérieur (pas seulement à base de Lcasei défensis ou de bifidus actif). Ici, vous ne craignez rien... Bienvenue en concert !
Carmen Maria Vega ouvre ce soir-là ce que l'on pourrait qualifier de "petit bal de fin d'année". La grande salle est déjà pleine lorsqu'elle arrive sur la scène en compagnie de Max son guitariste et d'Alain son contre-bassiste (ce qui ne signifie pas forcément qu'il est "anti-Saddam Hussein"! Depuis l'temps que j'voulais la faire celle-ci !). De la chanson française qui donne envie de tapoter du pied, mais pas seulement. La contre-basse joue parfaitement son rôle bondissant et virevoltant sur nos estomacs, tandis que la guitare s'occupe de nos oreilles.
Carmen, elle, se charge de nous caresser le coeur, les yeux ainsi que le bulbe rachidien. Et quelle énergie, mince ! J'entends quelqu'un me dire un truc du genre : "Waouh ! Pour un p'tit brin d'bonne femme comme ça, elle envoie, hein !" Effectivement, mais j'aimerai néanmoins rebondir sur ce bref commentaire que je ne trouve finalement pas si perspicace que cela. Tout d'abord, s'il est vrai que Carmen prend la scène avec une époustouflante aisance, je tiens à préciser qu'elle n'est pas si petite que ça. En fait, c'est Alain, le contrebassiste qui est vachement grand. Du coup, à côté de lui, je suppose que la plupart d'entre nous ressembleraient au "Roi de France". (Non, je me refuse à le citer c'lui là ! A froggy on n'est pas obligé, nous ne vendons d'armes... "Vive notre liberté d'expression de grenouilles ! Kowa Kowa !").
Les origines de comédienne ressortent, la diva nous offre une mise en scène, des apartés, des traits d'humeurs joués ou chantés. Une réelle convivialité s'établit grâce à ce travail qui n'en semble pas vraiment un, tellement tout semble se passer dans la décontraction la plus totale. On rit, on chantonne avec elle, on tape des mains, et pas étonnant avec tout ça qu'au bout d'un moment, elle arrive à se mettre tout le public dans la poche (oui, elle a de grandes poches, si vous voulez !) et nous faire faire des vagues humaines en gigotant nos bras en l'air de droite à gauche (ou l'inverse, je sais plus trop, là !). Leur concert se termine dans une espèce de joie collective et un brin cynique, une houle formée par des dizaines de milliers de doigts et nos voix reprennant "Les gens sont gentils, tolérants comme tout !" La liesse ! (... du chien ?!?)
J'ajoute simplement que le trio va énormément tourner au premier semestre 2009, si vous en avez l'occasion, inutile de vous dire ce qu'il vous reste à faire ! (Quoi ? Faut vous l'dire quand même ?!? Pfff ! C'est pas vrai ça, de vrais assistés, non mais ! Alors, "ami lecteur", tu fais rouler la petite molette de ta souris (Oh ! Comme ce geste est érotique ! Euh... pardon, je m'égare !), et tu vois, là, en dessous de cette jolie chronique (que tu ne manqueras certainement pas de lire jusqu'au bout), tu disposes des liens aux Myspace et aux sites internet des artistes dont j'te cause. C'est t'y pas beau tout ça, hein ?!? Bon, j'te laisse. J'ai une chronique à terminer).
Habituellement, je ne raconte pas trop ce qu'il m'arrive de faire lors de ce moment que l'on nomme "entracte". C'est "top secret" on va dire ! Mais, me voilà aujourd'hui tout heureux de pouvoir déroger à cette règle qui n'en a jamais été une. A mon tour, je provoque une entracte à l'intérieur même de ma chronique afin que vous puissiez, si vous le souhaitez, vous informer de l'état de santé mentale dans laquelle se trouve la plupart de nos grands dirigeants mondiaux (économiques, politiques, comme vous voudrez...).
L'association Survie tient régulièrement des stands dans un petit coin des salles de concerts afin de parler des absurdes réalités concernant notamment ce qu'ils nomment la Françafrique. Si vous vous sentez concernés (c'est-à-dire si vous avez déjà habité une région qu'on appelle la Planète Terre !), et si votre sensibilité humaine est aussi grande que votre coeur est bien accroché, vous pouvez aller jeter un coup d'oeil sur le site Survie ou bien à l'occasion, discuter avec un type franchement sympathique qui porte des lunettes et une barbe, comme cela m'est arrivé pas plus tard que l'autre soir (mais s'il n'a pas de barbe, ne le traitez pas derechef d'imposteur... Y'a des filles également aux stands parfois, hein !).
Dring ! Dring ! Noir. C'est reparti !
Le groupe Tryo arrive sur scène. Mille deux cents personnes les accueillent dans un "tonnerre de tremblement de terre" d'applaudissements et de cris parfaitement désynchronisés. Oui, ça fait chaud au coeur de se retrouver au beau milieu de tout ça ! Dans le temps, je les ai vus deux fois. Il y a environ cinq et huit ans de cela (tout l'monde s'en fout, et j'suis bien d'accord). Ils n'ont pas changé. Les décors sont un peu plus épurés et désormais, on mise tout sur la magnifique technologie offerte par le travail des lumières. J'ai en mémoire que sur l'une de leur précédente tournée, ils faisaient entrer un arbre et un tipi (non, pas un basketteur marié avec une desperate housewife !) sur scène. Tryo a donc su évoluer, mais leurs idées à base de "vie meilleure pour le plus grand nombre d'entre nous" sont restées. Elle est même encore plus forte qu'auparavant, élevée par une conscience qui ne donne pas la sensation de s'être éteinte ou endormie.
Leur musique est le reflet de leurs pensées. Elle sait s'assaisonner au fil du temps, de ces sonorités, de ces inspirations nouvelles, sans pour autant tout bouleverser. La preuve à nouveau l'autre soir, avec la participation judicieuse à leur concert d'un percussioniste argentin et d'un violoncelliste qui ne l'était pas, lui, argentin ! Les textes des nouveaux morceaux sont toujours enclin à la prise de conscience collective, sans toutefois se la jouer "professoral" ou "donneur de leçons". Mélange subtile que le quatuor arrive à générer depuis maintenant plus de dix années.
A noter enfin que Tryo rejoue encore certaines chansons de leur tout premier album, après les avoir "remodelées" sans les avoir dénaturées, et on a l'impression qu'ils prennent toujours autant de plaisir à cela. Du coup, nous aussi ! J'ai rajeuni de dix ans lorsqu'ils ont balancé "L'hymne de nos campagnes" ou encore "La main verte".
Bref, pendant presque deux heures, nous eûmes droit à cette ambiance saine et enjouée qui fait que, et ben ça va, finalement, on se sent bien ! Voire même très très bien ! Et puis, ces quelques braves gens qui nous suggèrent les lieux où peuvent se trouver les clefs qui ouvrent ces "portes blindées", ça apporte de l'espoir. Sans se voiler la face, en tenant compte des situations pourries, on reste optimiste face à l'avenir, et joyeux dans le présent. Et même s'il n'est plus utile de leur faire une publicité, pour celles et ceux qui ne vont pas très souvent en concert, sachez qu'on passe réellement une bonne soirée. L'échange n'est pas un vain mot pour eux, personne ne se sent exclu. Bienvenue !
Bon, c'est pas que je m'ennuie avec vous, mais vous constaterez comme moi que j'arrive très bientôt en bas de la page. Donc je vous souhaite une bonne fin d'année à toutes et à tous (je ne pouvais pas être plus "démago" que ça pour conclure, désolé).
Et... A l'année prochaine ! (Si ! C'est de moi, ça !) |