"Je t’aime je t’adore", ou l’histoire
d’un adultère - une jeune femme enceinte, Delphine,
se détache lentement mais sûrement du père de
son futur enfant, Laurent, pour s’éprendre d’un
autre - se veut un film réaliste, brutal et cru, qui relate
une tranche de vie durant laquelle tout bascule.
Bruno Bontzolakis ne s’embarrasse pas d’effets de style,
il se focalise essentiellement sur les émotions des personnages.
Il ne prend pas parti, son but n’est pas de dénoncer,
de juger et de nous faire détester l’infidèle.
Grâce à l’objectivité de la réalisation,
le spectateur n’est qu’un simple témoin de cette
rupture progressive.
Le film ne se réduit cependant pas à une simple intrigue
sentimentale. S’inspirant de la problématique de Tanguy
d’Etienne Chatiliez, mais sur un ton dramatique," Je
t’aime je t’adore" traite du refus de devenir adulte,
de s’assumer financièrement et matériellement,
quand on n’a plus l’âge de vivre chez papa-maman
mais que l’envie de quitter le giron familial n’est
pas encore là.
Car Laurent, à plus de vingt-cinq ans, vit avec Delphine
chez son père. Ce dernier, complètement dépassé
par la situation, essaye tant bien que mal de reconstruire sa vie
tout en préservant son intimité et son indépendance,
malgré la présence encombrante de son fils.
L’intention d’approfondir l’analyse est bonne,
mais la mise en scène est plate, terne, sans originalité
ni fantaisie. "Je t’aime je t’adore" manque
de rythme et souffre de longueurs et digressions. Difficile de résister
à l’ennui que suscite par moments ce triangle amoureux
ultra-classique : quand on soupire en se demandant où le
réalisateur veut en venir, c’est en général
mauvais signe.
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