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puce Monty Python Flying Circus au micro : Charles Ardillon
Interview  (Paris)  janvier 2004

Un matin, dans un petit café du 12ème arrondissement. Charles Ardillon boit tranquillement son café. Charles Ardillon, le grand brun des Monty Python Flying Circus. Heureuse coïncidence. Abordage de l’acteur qui répond fort aimablement à une demande d’interview.

Chatelet. Brasserie rococo. Charles Ardillon, yeux de velours et sens de l’humour et de l’auto-dérision, se prête au jeu de l’interview et inaugure cette série d’interviews avec la bande de comédiens qui ont donné vie en France aux sketches des Monty Python.

Bonjour. J’ai un parcours un peu particulier. Je suis fils de paysan. Je viens de l’Allier. J’ai fais un CAP de menuisier à Saint Amand Montrond. J’aimais dessiner et j’ai pris des cours aux Beaux arts à Bourges. Mon prof de dessin m’a indiqué que je pouvais réunir les deux dans le métier de scénographe et que je devais faire l’école de la rue Blanche. Je suis monté à Paris et j’ai tenté le concours. J’ai baratiné mais ça n’a pas réussi. Comme je ne voulais pas quitter la capitale, ville qui me plaisait, j’ai croqué Paris, j’ai passé le concours d’entrée à l’école Boulle et j’étais dessinateur ameublement style et contemporain.
Ensuite, je voulais retourner à l’école de la rue Blanche et j’ai réussi le concours constructeur de décor. J’y ai passé trois ans tout en étant machiniste au théatre de l’Atelier. A force de voir les comédiens, j’ai eu envie de jouer la comédie et trois amis m’ont préparé au concours de la rue Blanche. J’ai surpris et je me suis surpris. J’étais peut être moins traqueux que les autres et j’y suis allé au culot. J’étais une nature et je sentais moins la pression. Sur mille candidats, ils en prenaient 60 puis 30. J’ai fait partie des 30.
J’ai eu deux très bons profs. Gérard Lartigau qui m’a donné vraiment envie de faire ce métier et Xavier Marches qui était au studio de Stains. Je suis resté deux ans. J’ai donc passé cinq ans à la rue Blanche et je la connais bien. J’ai lié des connaissances avec des profs qui étaient contractuels et pas mal joué Jean Louis Bauer, Geneviève Rosset. Mais avant les Monthy Python j’ai eu deux ans de galère. Je faisais des radios, des dramatiques à France Culture, des voix off mais c’était dramatique. Et puis c’est reparti.

Justement, comment vous-êtes vous trouvé associé à l’entreprise des Monty Python ?

Grâce au fait que j’ai joué dans un spectacle de Thomas le Douarec "Le dindon" (NDLR : le metteur en scène des Monty Python) un spectacle très rockn’roll qui s’est joué deux ans au théatre La Bruyère puis au théatre Tristan Bernard. C’est là que nous avons rencontré Rémy Renoux, le producteur du spectacle, qui s’est occupé de la tournée du dindon et qui connaît très bien Michael Palin et Terry Gilliam que nous avons rencontré au Palais des Glaces.

Et les autres comédiens ?

C’étaient tous des gens qui se connaissaient. Car il faut dire que nous avons eu un mois pour monter le spectacle. Et on ne savait pas ce que cela allait donner car nous nous attaquions quand même à la Bible, la bible des Nuls, la bible des Robin des bois…Ce court délai imposait que les gens se connaissent pour qu’il n’y ait pas de prise de têtes. Je connaissais Philippe Vieux depuis la rue Blanche, Yvan Garouel avait joué avec Le Douarec et connaissais Grégoire Bonnet avec qui il avait joué dans Vol au dessus d’un nid de coucous avec Le Douarec. Marie Parouty connaissait Grégoire avec qui elle avait joué et je le connaissais également depuis le dindon.

Vous n’avez joué qu’en France ?

Oui. Avec le 1 on a eu un gros succès et des articles dans la presse

Pourquoi un 2 ?

C’était un pari du producteur. Eric Savin a remplacé Philippe Vieux. Nous sommes allés jouer en Angleterre en français sous-titrés et ça leur a plu.

Vous avez tout de suite donné votre accord ?

Je voulais voir. Parce que cela avait été joué auparavant par des suisses. Je les ai vus en cassette et il y avait des sketches qui avaient vieilli et c’était vraiment terrible. Après, il fallait que je me projette dedans. Les texte ont parfois été dépoussiérés et même Terry Gilliam a parfois été étonné. Parce que eux ne jouaient pas, ils étaient eux.

Quel est le plaisir ?

C’est un texte magnifique. Il n’y a pas à forcer. Il y a juste à y mettre un peu de jus, de pêche parce que c’était des sketches télévisés plus tributaires de l’ambiance. J’ai d’ailleurs acheté le DVD des sketches originaux. La voix off est vraiment horrible. Mais sinon, on voit que certains sketches ont été finalisés. Et puis les sketches sont un lien entre eux. Il y a une continuité. Par exemple avant les démarches ridicules, il y a le sketch sur l’administration. C’est vachement bien.

Les partitions sont intéressantes car il n’y a pas que du texte ; il y a du mime, du comique, de l’expression corporelle

Il faut des natures pour jouer ça. Des comédiens un peu trash, un peu underground

Comment ont été réparti les rôles ?

Pour le 1, le metteur en scène a fait la distribution des rôles. Pour le 2, nous avons tous lu les textes et les choix sont ensuite intervenus. J’ai souffert sur le 2 parce que la première mouture faisait 2h10 et on a coupé 6 sketchs. On m’a coupé 6 sketches. Ça fait partie du jeu bien sûr mais je suis déçu parce ce qu’il restait pas forcément ceux qui m’éclatent le plus. Le choix du metteur en scène s’est porté sur les sketches les plus télévisuels et ça ne passait pas faute de support vraiment adaptés. Marie a souffert aussi de ces choix. Dans le 1 elle est le fil conducteur alors que nous sommes 4 pantins.

Vous avez joué en alternance les deux spectacles. Il s’agit d’une exercice difficile ?

Très difficile parce que dans un spectacle on trouve ses marques. Or ce sont des spectacles où il y a beaucoup de rythme et de changement de costumes par exemples. Les conduites faisaient trois mètres de long.

Tout était cadré. Donc pas d’improvisation ou de changement de rôle ?

Non mais on pourrait changer de rôle. Mais c’est compliqué. Pour moi le 1 les changements de costume c’était l’horreur. Mais on trouve des astuces. Les 15 premiers jours c’est l’horreur. Il faut trouver le rythme et en même temps il faut se concentrer. Au début, on n’est pas dans le jeu mais dans l’anticipation du sketch suivant. Il faut un mois pour que cela tourne. Il faut pas être mou.

De toute façon, nous sommes toujours border line. On ne peut pas jouer pendant un et demi toujours de la même manière à la virgule près. Et c’est cela qui est excitant. Il se passe toujours des choses que le spectateur ne voit pas et qui amène des situations parfois extrêmement drôles. C’est une trilogie le spectacle : la salle, les acteurs et la technique.

Le Monty Python 2 est moins musical au sens où il y a moins d’intermèdes musicaux.

C’est le choix du metteur en scène et puis il fallait quelque chose de complètement différent. D’autre part, le 2 a été monté en treize jours.

Ça dû être difficile.

Oui, on jouait le soir, on répétait la journée. Un travail fou.

Avez-vous quand même le temps de voir la réaction du public ?

Pas les 15 premiers jours. Après oui, on sent s’il faut mettre un peu plus de jus. Mais il faut pas confondre rythme et précipitation. Le rythme c’est une musique. La réactivité du public est très variable.

Il semble y avoir des projets de représentations en Angleterre

Il y a effectivement des pourparlers pour une trentaine de représentations à Londres dans un autre format de 1h15. En Ecosse, nous avons donné des représentations de 55 minutes pétantes, le temps de boire une pinte. Et 55 minutes après le début du spectacle le rideau tombait net. Pour jouer sur Londres avec sous-titres français parce que c’est une curiosité culturelle pour les anglais. Et on apporte quelque chose de différent à ces sketches. Terry Gilliam nous a intronisé sur scène, les fesses à l’air

Pour quelle période ?

Rien de déterminé pour le moment. C’est une question de production.

Et à Paris, pour le moment c’est fini ?

Oui.

Une tournée peut être ?

On va sans doute reprendre au festival d’Avignon si Avignon existe encore, puis il y aura une tournée.

Quel est et sera l’impact de ces interprétations dans les Monty Python sur la suite de votre carrière ? En d’autres termes, le rôle ne vous collera-t-il pas trop à la peau ?

Non. Je ne pense pas parce que le spectacle n’a pas eu non plus un succès médiatique énorme. Mon nom reste peu connu. Et si on me connaît c’est plus par les rôles antérieurs, dans du vent dans les branches de sassafras ou le dindon. Pour les médias comme la télé ou le cinéma, il me semble que nous ne sommes pas considérés comme des comédiens à part entière. Faire rire n’est pas considéré ou reconnu de la même manière que la tragédie. Par exemple, il n’y a pas de César ou de Molière du meilleur comique. Alors qu’un acteur comique peut provoquer de l’émotion. Dans mon rôle de l’accusé je pleurais vraiment et je touchais les spectateurs.
Peut être aussi que les Monty Python qui est aussi une histoire de potes nous a un peu piégé aussi, notamment par le titre du spectacle. Si on l’avait appelé "le serpent de Bernadette" avec en tous petits caractères tirés des sketches des Monty Python, tout le monde aurait trouvé ça génial.

Avez-vous envie de continuer dans ce créneau un peu trash et iconoclaste ?

Oui, parce que déjà de nature, je suis différent. Et le spectateur français n’est pas curieux.

L’équipe des Monty Python va-t-elle faire se réunir pour un autre spectacle complètement différent ?

Avec Marie (Parouty) et Grégoire (Bonnet), oui sans doute car cela fait quatre spectacles que nous jouons ensemble. Nous sommes des amis car nous sommes différents mais nous avons le même univers.

Et votre public ?

Le public en général est honnête. Quand c’est bon, il est présent. Et puis les Monty Python ont de nombreux fans en France. Ils ont quand même un vrai talent autant ensemble qu’individuellement. Michael Palin a une émission du genre Ushuia, Eric Idle est un historien spécialiste du Moyen Age, Terry Jones monte "Spamelot" à Broadway et Terry Gilliam va réaliser un film sur les contes de Grimm.

Avez-vous d’autres projets maintenant ?

Non. J’ai acheté huit répondeurs pour canaliser les appels, je prends l’avion dans quelques minutes…(sourire) Non, non. Les professionnels ne nous contactent pas peut être parce qu’ils pensent que nous sommes déjà très sollicités. Cela étant je crois à ce que je fais, à mon style de jeu et à la durée. Une carrière se fait sur la durée, avec des hauts et des bas. Un jour les rencontres se font. Je reste confiant.

 

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Monty Python DVD 


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

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Du côté de la musique:

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"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
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"Jeu" de Louise Jallu
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"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
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"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
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"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

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"Painkiller" au Théâtre de la Colline
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Du cinéma avec :

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"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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