Que dire de la première partie assurée par Krystle Warren, cette jeune américaine mêlant soul et pop folk si ce n'est qu'elle fut un combat.
Tout d'abord, un combat pour moi afin d'essayer d'accéder à la salle du Fil qui était comble ce soir là, le public ayant répondu massivement à l'appel du phénomène Keziah Jones, du coup c'est à quelques mètres de l'entrée de la salle que j'ai tenté d'écouter ce concert.
Ce fut aussi un combat pour cette artiste, face au public d'un pays qu'elle affectionne pour sa langue et pour Paris, qui n'était là que pour Keziah afin de rester entière dans sa musique, bien qu'étant résignée à se traîner dans l'ombre de celui qui lui a ouvert les portes du succès outre-Atlantique. Donc un set simple, sans rappel, presque triste bien qu'intimiste pour Kryslte avec sa voix chaude et grave armée de sa guitare, qui nous rappelle bien évidement une certaine Tracy Chapman autant de part ses chansons que son apparence.
C'est ensuite au tour de Mister Jones de faire son entrée, le public est aux aguets, excité, tassé au plus près de la scène, le monsieur se fait attendre, il y a de l'électricité dans l'air... et le voilà enfin avec son sourire et son style bien particulier coiffé d'une sorte de chapka en fourrure. Ses yeux brillent lorsqu'il communique avec le public, en anglais bien que maîtrisant parfaitement le français, il enfile sa guitare et se prépare à faire opérer la magie.
Keziah une guitare entre les mains est immédiatement dans son élément. Il fait corps avec elle, elle devient un prolongement de ses membres et chaque note se lit sur son visage, chaque accord dans son sourire. Il nous offre les morceaux de son nouvel album mais tout le monde attend ses hits...
Heureusement, voilà rapidement une démonstration de "Blufunk" se servant du dos de la caisse de sa guitare de façon percussive. Ensuite, les Émilie de la salle sont ravies lorsqu'il nous offre le somptueux "Beautifull Emilie" et le public sera ensuite hypnotisé par le planétaire "Rythm Is Love".
C'est une fois le public en poche que l'athlète nous impose une séance, sans guitare, presque gênante pour le public masculin devant ce corps fin et musclé, torse nu, se contorsionnant sensuellement, une sorte de parade en quelque sorte, mais quel était son but réel ?
Ouf ! Il enfile à nouveau sa guitare et termine son set, fait participer le public avec des jeux vocaux, nous fait finalement cadeau d'un rappel très attendu, monsieur a eu le temps de changer de tenue ! Le public est conquis, les guitaristes le trouveront en petite forme ce soir là mais qu'importe, tant qu'il y a eu la magie... |