En ce jeudi soir frisquet du Grand Est français débute le festival GéNéRiQ, troisième édition seulement mais déjà un air de maturité qui flotte dans l’air glacial.
Cinq partenaires géographiques se partagent l’affiche du festival, tous très impliqués dans le développement des musiques actuelles, avec comme plaque tournante de la programmation Les Eurockéennes de Belfort, à l’initiative de ce projet collectif.
Si l’équipe de Froggy’s Delight à Dijon brûle sous le feu de La Vapeur pour une première soirée intense, le décollage belfortain se veut plus intimiste avec en ouverture le concert de Sam Amidon à l’hôtel Atria. Les moquettes épaisses et confortables, l’ambiance feutrée et le cocktail de bienvenue offert au public donnent le ton de la prestation du jeune américain qui vient de signer son deuxième album All Is Well chez Bedroom Community. Tout va bien, donc.
Seul sur scène avec guitare, banjo et chant, Sam Amidon nous transporte dans la profondeur des campagnes américaines en puisant son répertoire dans des classiques folk / country / americana, les réinterprétant à sa manière, avec élégance et un brin de folie.
L’artiste contraste la douceur de sa musique avec des interventions (en français s’il vous plait !) décalées et absurdes, pour mieux nous rappeler qu’après être tombé dans la marmite musicale de ses parents, il est aussi passé par la case théâtre.
La proximité avec le public et l’attitude décomplexée qu’il se plait à arborer détendent l’atmosphère et passée la surprise, nous mettons vite le pied à l’étrier de ses balades intemporelles.
Ce soliste génial qui a plus d’une corde à son banjo s’empare de la rythmique, joue avec sa voix un brin usée jusqu’au final a capella qu’il fait vivre sous la forme syncopée d’un breakdance aviné, pour mieux décrire l’ivre personnage peint dans son texte.
Un artiste, je vous dis. Avec sa gouaille et son talent, digne des légendes folk du nouveau monde, il laisse au public la forte impression d’avoir assisté à un moment magique.
Et pour bien finir ce rêve, nous nous quittons, charmés, sur un dernier verre. |