Soirée survoltée ce soir à la Maroquinerie, avec au programme deux formations au style diamétralement opposé mais à l’énergie commune : O’Death et son folk-country-punk suivi de The Jim Jones Revue et son pur rock n’ roll.
O’Death, en charge de brancher les jacks, font à eux cinq le boulot de dix hommes. Grâce aux équipements adéquats tels que guitare, basse, banjo, violon, batterie et surtout voix, ils secouent la salle toute entière. Filous, les O’Death aiment tromper la foule en débutant certains de leurs morceaux par un gentil american folk des plus classiques, pour subitement virer sur une espèce de punk des Balkans. On pense à Violent Femmes ou au Pogues mais pas trop longtemps car O’Death ne laisse pas le temps de penser, aucun répit.
L’énergie qui se dégage de cette formation en action est clairement exacerbée en comparaison des versions studios, pourtant déjà bien poilues. Autre différence notable entre le live et le studio, la présence de la basse, beaucoup trop en avant en live, donnant dans certains cas une sonorité métal clairement inappropriée qui va jusqu’à déranger l’harmonie des compositions. Le look cheveux longs graisseux/gros tatouages, ajouté à la façon de se mouvoir du bassiste en question contribuent à ce dérangeant mélange des genres. Ceci dit, ça n’a pas l’air de déranger beaucoup de monde puisque O’Death finira son set sous de copieux applaudissements.
Le diable est dans la salle ce soir et The Jim Jones Revue est son outil d’expression. Sexy, sales, envoûtantes, les compositions de ce rock n’ roll band font acquiescer les têtes d’une foule consentante.
Pour l’occasion, le diable est venu accompagné de quelques fantômes : Little Richard, The Doors, ou Screamin’ Jay Hawkins sont parmi nous. The Jim Jones Revue n’a effectivement rien inventé, mais tout est tellement authentique et tellement bien fait que le plaisir ressenti à son écoute ne peut être que réel.
Ce soir, c’est l’essence du rock n’ roll qui met le feu à la Maroquinerie. Jim Jones a beau avoir mal à la voix ce soir, il n’y a pas d’économie possible. Jamais voix écorchée n’aura autant servi l’interprétation. Ainsi jamais leur single "Cement Mixer" n’aura été aussi sexy.
Le set n’est pas très long, avec un album à leur actif et des morceaux enchaînés à un rythme d’enfer, The Jim Jones Revue quitte la scène au bout de seulement 40 minutes. Un rappel obligatoire est joué pour éviter toute émeute, l’occasion pour le rock n’ roll band de reprendre "Good Golly Miss Molly" de Little Richard… histoire de revendiquer peut-être l’évidence de leurs inspirations. La voix de Jim Jones plie finalement sur cet ultime morceau, faisant ainsi disparaître toute espoir de voir le combo jouer plus longtemps. Tant pis, c’était tout de même diablement bon. |