L'exercice de la Bande Originale n'est jamais évident. Agoria, de son vrai nom Sébastien Devaud, producteur et Dj lyonnais, créateur du label Infiné, s'y est frotté pour Go Fast, dernière production du réalisateur du déjanté Dikkenek, faisant une pierre de coup en transformant cette B.O. en nouvel et troisième album.
Du scénario, Agoria a fait un disque d'ambiance, respectant ainsi à la lettre l'exercice de la Bande Originale. Mais Agoria s'est aussi autorisé des petites virées personnelles. Le voilà donc naviguant entre pur fond sonore ("Go Fast", "Last Breath" ou encore "Pending Between Two Worlds", ne dépassant jamais les trois minutes), titres collant aux scènes du film ("Altre Voci" et son battement cardiaque en conflit avec des vocalises féminines, illustrant l'un des points de hautes tensions du film), électro puissante et lourde dans la lignée de son dernier album et de son single "Code 1026", morceaux pop ("Around The Corner" avec David Walters), voir de la trance ("Eden").
Go Fast semble avoir été un exercice prolifique pour Agoria, presque nécéssaire pour la suite de la carrière de l'artiste qui semble avoir vu de nouveaux horizons s'ouvrir à lui. Preuve en est avec "Solarized" ou encore "Dust", qu'Agoria n'aurait sans doute jamais écrit il y a quelques années. Il faut dire que ces deux titres deep house sont de véritables pépites, sublimés par la participation vocale de Scalde.
Go Fast est totalement différent de ce qu'a pu nous offrir Agoria par le passé. Décomplexé, cet album visite plusieurs styles électroniques, et non pas seulement le gros son techno destiné au dancefloor sur tout un album, ce qu'a pu nous montrer The Green Armchair (2006) ou encore Blossom (2003). |