Onirique, féérique, poétique, magique, les qualificatifs ne manquent pas pour parler de The Turn, premier album de Fredo Viola. Mais ce disque est vraiment magnifique, pour en finir avec les rimes en "ique".
Même si on peut également y ajouter mélodique, harmonique, électronique, infographique, ludique, voire cantique.
Cet italo-américain a en effet un paquet de cordes que ce soit vocales ou à son arc. Mélangeant electro et harmonies vocales, instruments classiques et modernes, musique et vidéo, Fredo nous en fait voir et entendre de toutes les couleurs. Et pour couronner le tout, il fait tout lui-même et le résultat, au-delà d'être totalement bluffant, est superbe.
Imaginez un instant Sigur Rós et les Beach Boys composant un album avec Dead Can Dance et vous n'aurez qu'un bref aperçu de ce dont est capable Fredo Viola.
Voix superposées, instruments de toutes sortes se mélangeant avec une rare grâce confinant parfois au religieux ("The turn") autant qu'au sublime comme l'incroyable et tubesque "Robinson Crusoe".
Chaque chanson est à la fois remplie d'émotion et de malice et les bricolages solitaires de Viola associés à son chant inventif et parfois destructuré piochant dans un "non vocabulaire" de son invention ayant pour but, atteint, de privilégier les harmonies aux sens, deviennent des bandes son idéales pour tous les instants, vous accompagnant dans vos rêves et vous apportant la bonne humeur au quotidien.
Chef d'oeuvre ? Peut-être, attendons de voir la suite de sa carrière mais quoi qu'il en soit, ce disque est à vous procurer d'urgence, sans compter que l'objet est très beau avec sa pochette aux allures médiévales et un dvd contenant des vidéos également réalisées entièrement par Fredo Viola – décidément artiste complet et multimédia – et tout aussi poétiques que sa musique. |