Trouver
un flyer à la fnac. S'étonner de revoir Herman
Düne 5-6 mois après leur passage à Lille
dans cette même pizzeria. S'étonner qu'au regard du
succès du précédent concert, la salle ne soit
pas plus prestigieuse, du moins plus grande. Traverser un restaurant
plein de gens normaux venus manger une pizza normalement, et pénétrer
dans l'arrière salle. Y découvrir un public extrêmement
sympathique, l'underground des soirées lilloises, non pas
cet underground des bars lounge ennnuyeux à mourir, mais
cette underground des soirées musicales décalées,
hors des sentiers battus par les grandes tournées promotionnelles.
Découvrir Kymia Dawson. Cela fait
déjà beaucoup de bons prétextes pour être
heureux en ce lundi soir.
Tout débute donc par la devanture de la pizzeria, où
traînent une vingtaine de jeunes gens. Etudiants venus chercher
leur précieux repas, ou mélomanes venus comme nous
écouter un concert de folk? C'est la magie du lieu, on ne
sait pas bien pourquoi les gens sont là, d'ailleurs on ne
sait pas bien pourquoi nous même sommes LÀ. Là,
dans cette pizzeria qui tente de faire revivre (ou tout simplement
de faire survivre) une manière de consommer la musique différement.
Pour 4€ donc, je m'affranchie d'un droit d'entrée dans
une salle qui pourrait devenir mythique...
Kymia Dawson prend sa guitare sèche,
et s'installe sur scène. Enfin, sur l'espace legèrement
surélevé qui sert de scène. La salle est pleine,
on ne la voit pas, mais quand sa voix douce se pose sur les legères
mélodies de sa guitare, on ne chercher même pas à
savoir qui produit ces sons hélégiaques. L'ex-Moldy
Peaches chante des compositions rapides, où les paroles sont
débitées sans pause aucune, sur une mélodie
d'accompagnement. Personne ne se plaint de ce songwritting de qualité.
Après 35 minutes de jeu en solo, les frères Herman
Düne montent sur scène et entonnent quelques chansons
avec Kymia. Evidemment, la voix charismatique de André Herman
Düne fait penser à du Herman Düne justemment. On
aura même droit à une reprise a capella de "The
total eclipse of the heart", chose assez rare.
Ensuite,
Herman Düne prend place, en trio
(le quatrième membre est, parait-il, de moins en moins présent).
A la guitare sèche (à quatre cordes, celle achetée
chez Toys'R'Us) comme à la guitare électrique, les
compositions de Herman Düne s'écoutent comme du petit
lait, tant elles semblent sortir d'un imaginaire folk, comme si
le groupe jouait en impro sur un camion-plateforme sillonant le
New-Jersey. La setlist reprend tous les albums. Les 40° dans
la salle ne décourage pas le groupe, qui prend un grand plaisir
à jouer, à communiquer... Fidèle à lui
même, sans effets, Herman Düne confirme son statut étrange
de grand groupe compositeur mais de petit groupe itinérant.
Le public ne râle pas pour la chaleur ambiante, ne se plaint
pas des problèmes techniques, mais semble déguster
un concert de folk débridée et décomplexée.
Comme quoi le métier de pizzaiolo n'est pas incompatible
avec celui de programmateur musical !
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