Les 1990’s portent bien leur nom. Puisque à l’écoute de Kicks, le deuxième album du trio de Glasgow, il semblerait bien que leur inspiration ait été puisée dans cette décennie, pourtant pas la plus brillante de l’histoire du rock. Le groupe rend donc un hommage appuyé à l’ère Madchester à plusieurs reprises avec "Balthazar" ou encore "59", tout en restant très loin du talent des initiateurs de ce mouvement tels Stone Roses ou Happy Mondays.
Les 1990’s font aussi dans la grosse recette pop dansante, celle des pubs avec pintes et gros refrains gueulés que la Grande-Bretagne a tant affectionné avec Blur et Oasis et affectionne encore avec Kaiser Chiefs. Le titre d’ouverture, "Vondelpark", en est un très bon exemple. Des chœurs footbalistiques en "oh-oh-oh-oh" ponctuent une mélodie simplissime et entêtante… donc facilement mémorisable, CQFD. Bien que toujours distrayant et jubilatoire, là encore le concept semble daté voire carrément galvaudé.
Autrefois, le chanteur et leader Jackie McKeown, partageait la scène avec Alex Kapranos et Paul Thomson (désormais chanteur et batteur de Franz Ferdinand) sous le nom de The Yummy Fur, ce qui aurait pu laisser penser à une certaine gémellité musicale. S’il en a été plus ou moins question avec le précédent album des 1990’s, en particulier avec le single "You’re supposed to be my friend", ce n’est plus d’actualité désormais avec le dernier né, Kicks. Alors que les archi-ducs ont su récemment prendre le risque du renouvellement avec un troisième album aux touches plus actuelles (l’addition de sonorités électro et synthétiques à la puissance des guitares qui ont fait leur succès), 1990’s ont eux visiblement pris une autre route, celle du passé.
Rien de novateur donc dans cette dernière galette des 1990’s mais des recettes largement éprouvées. Si vous n’en êtes toujours pas las, alors Kicks vous fera sans nul doute chanter et danser jusqu’à plus soif. Mais si vous attendez d’un groupe venu de Glasgow qu’il fasse un peu le ménage dans vos oreilles, alors dirigez-vous plutôt vers Dananananayrock, The Royal We, ou encore Glasvegas dans un style moins paillettes mais non moins brillant. |